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Photo : Georges Biard

#MeTooGarçons : le cinéaste André Téchiné visé par une plainte

Le comé­dien Françis Renaud a por­té plainte pour “har­cè­le­ment sexuel”, “menace de mort réité­rée” et “agres­sion sexuelle” contre le réa­li­sa­teur et contre un puis­sant direc­teur de cas­ting, pour des faits qui se seraient pro­duits entre 1988 et 2004.

“Ne jamais subir. Ne jamais oublier. Ne jamais se taire.” C’est avec ces mots que le comé­dien Françis Renaud a par­ta­gé sur X la plainte qu’il a dépo­sée contre le réa­li­sa­teur André Téchiné et le direc­teur de cas­ting Gérard Moulévrier, le 22 février – soit la veille des César. Aujourd’hui âgé de 56 ans, l’acteur accuse les deux hommes de “har­cè­le­ment sexuel”, “menace de mort réité­rée” et “agres­sion sexuelle”, rap­por­tant des faits qui se seraient pro­duits entre 1988 et 2004.

Contacté par Le Parisien, le comé­dien (qu’on a notam­ment vu dans les films d’Olivier Marchal) n’a pas sou­hai­té s’exprimer. Mais le quo­ti­dien rap­pelle que dans La Rage au cœur, le livre qu’il a publié en 2018 (Éd. Hugo et Cie), Francis Renaud rela­tait qu’un “super­di­rec­teur de cas­ting” lui avait dit : “Le droit de cuis­sage, ça existe. Pour réus­sir, il faut cou­cher.” Et écri­vait qu’il avait pas­sé sa main entre ses cuisses pour lui “attra­per le sexe dou­ce­ment à tra­vers [son] pan­ta­lon”.

Toujours dans ce livre, il racon­tait aus­si qu’André Téchiné lui avait pris la main lors d’un déjeu­ner, lui disant : “Tu me per­turbes beau­coup, Francis. Tu devrais aller plus loin !” Selon lui, il aurait ensuite été “bla­ck­lis­té” après avoir refu­sé ces avances. “On m’a tou­jours dit de me taire sinon ma car­rière en pren­drait un coup. Ce qui fut le cas. Je n’ai pas pu faire les films que j’avais envie de faire. En tant qu’acteur, je me dois de par­ler, d’avertir. […] On est un peu dans l’affaire Weinstein. Il y en a de par­tout même à Paris. Le monde est rem­pli de Weinstein”, déclarait-​il alors, dans une inter­view, au moment de la sor­tie de son livre

"Incompréhension" d'André Téchiné 

Également contac­tés par Le Parisien, Gérard Moulévrier et André Téchiné contestent tous deux ces accu­sa­tions. Par la voix de son avo­cate, Me Julia Minkowski, ce der­nier se dit “évi­dem­ment déso­lé que [Francis Renaud] ait été embar­ras­sé par [son] approche ver­bale sen­ti­men­tale, mal­adroite, lors de ce déjeu­ner”. “J’ai bien sûr eu tort, à l’époque, de ne pas avoir su per­ce­voir que notre rela­tion n’était pas à ses yeux sur un pied d’égalité en rai­son de mon sta­tut de réa­li­sa­teur. En revanche, je ne peux qu’exprimer mon incom­pré­hen­sion aujourd’hui face à ce dépôt de plainte pénale”, se défend le réalisateur.

Une plainte qui s’inscrit dans le sillage de #MeTooGarçons, lan­cé la semaine der­nière sur Instagram par le comé­dien Aurélien Wiik.”Les gar­çons du ciné­ma se réveillent”, écri­vait ce der­nier dans sa sto­ry, appe­lant “gar­çons, filles” à “par­ler” et à “agir”, en dépo­sant plainte. Dans la fou­lée, le direc­teur de cas­ting Stéphane Gaillard a créé une adresse mail des­ti­née à recueillir la parole de vic­times, metoograç[email protected]. Depuis, les témoi­gnages affluent sur les réseaux sociaux.

Lire aus­si I “Où sont les hommes qui sou­tiennent #MeToogarçons ?” : le sou­tien des fémi­nistes et le silence des hommes face aux témoignages

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