Selon une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Dress) publiée ce mardi, le nombre d'avortements est resté stable en 2021. Une baisse est cependant observée chez les femmes de moins de 25 ans et plus spécifiquement chez les mineures.
Alors que l'inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution sera débattue par une niche du groupe écologiste au Sénat le 19 octobre prochain, une étude de la Dress publiée ce 27 septembre révèle le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) réalisés en 2021. Si le nombre d'IVG est resté stable en 2021 par rapport à 2020 – 223 300 ont été enregistrées en 2021, contre 222 000 en 2020 – on observe une baisse chez les plus jeunes femmes.
En effet, l'étude réalisée par la direction des statistiques des ministères sociaux note que l'avortement « continue à décroître parmi les plus jeunes femmes », en dessous de 30 ans. Si toutefois, c'est parmi les femmes de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes – 24,8 % parmi les 20–24 ans contre une moyenne de 12,2 % pour celles de 30 à 49 ans – la situation évolue assez nettement, avec la poursuite d’une baisse des taux avant 25 ans.
Rapporté au nombre de femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans), la baisse est éminemment notable pour les femmes de 18 et 19 ans, pour qui le taux de recours à l'IVG est passé de 21,5 pour 1 000 femmes en 2014 à 17,2 en 2019 puis à 14,3 en 2021. L'étude souligne également que pour les mineures, âgées de 15 à 17 ans, le taux est passé sur la même période de 8,7, à 6,0 puis 4,9 pour 1 000.
De fortes disparités régionales
De plus, des disparités régionales en la matière sont très marquées, révèle l’étude. De fait, le taux de recours à l’IVG atteint ainsi 22,1 pour 1 000 en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 11,5 pour 1 000 dans les Pays-de-la-Loire.
Dans les département d'Outre-mer, l’évolution, qu’elle soit globale ou par groupe d’âge, est encore à la hausse – à l’exception de Mayotte. Dans ces collectivités territoriales françaises, l’avortement est deux fois plus fréquent qu’en métropole, avec un taux moyen de 29,6 pour mille, contre 14,9 en France métropolitaine. C’est en Guadeloupe que le taux le plus élevé a été relevé l’an dernier, avec 47,2 pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans. Mayotte se distingue par un ratio IVG/naissance particulièrement bas, de l’ordre de 0,16.
Enfin, l'étude note que 81 % des IVG réalisées en France métropolitaine ont lieu au sein du département de résidence des femmes concernées. En revanche, une réalisation d'IVG hors du département de résidence peut parfois répondre à des raisons de confidentialité pour les femmes intéressées.
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