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Graffiti "No Bassaran - 25 mars", en soutien à la lutte contre les mégabassines ©Skimel / Wikimedia

Sainte-​Soline : un an après les heurts, les anti­bas­sines annoncent por­ter plainte contre Gérald Darmanin

Bassines non mer­ci, col­lec­tif oppo­sé aux réserves d’eau agri­coles, a dévoi­lé dimanche 24 mars une plainte qu’il compte dépo­ser contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour avoir “men­ti sous ser­ment” devant une com­mis­sion d’enquête par­le­men­taire concer­nant la mani­fes­ta­tion vio­lente de mars 2023 à Sainte-Soline.

Le col­lec­tif oppo­sé aux réserves d’eau agri­coles Bassines non mer­ci (BNM) compte dépo­ser plainte contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour avoir “men­ti sous ser­ment” devant une com­mis­sion d’enquête par­le­men­taire. Cette der­nière por­tait sur les vio­lents heurts qui avaient écla­té, le 25 mars 2023, lors d’un ras­sem­ble­ment inter­dit par la pré­fec­ture des Deux-​Sèvres contre une réserve d’eau en construc­tion pro­té­gée par trois mille gen­darmes. Ils avaient fait de nombreux·euses blessé·es, dont deux mani­fes­tants tom­bés dans le coma. L’“ensemble des citoyens”, et plus par­ti­cu­liè­re­ment les per­sonnes bles­sées lors de la mani­fes­ta­tion du 25 mars 2023, sont aujourd’hui invité·es à s’associer à cette démarche jusqu’au 1er mai.

Lire aus­si I Sainte-​Soline : les familles des deux mani­fes­tants griè­ve­ment bles­sés porte plainte contre X pour ten­ta­tive de meurtre

Versions diver­gentes

Dans ce recours adres­sé à la com­mis­sion des requêtes de la Cour de jus­tice de la République, BNM conteste notam­ment la chro­no­lo­gie des affron­te­ments pré­sen­tée par le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin avait été audi­tion­né le 5 octobre der­nier à l’Assemblée natio­nale devant la com­mis­sion d’enquête sur les vio­lences des mani­fes­ta­tions du prin­temps 2023 contre la réforme des retraites et à Sainte-​Soline. Selon lui, les gen­darmes ont subi des jets de pro­jec­tiles pen­dant une heure avant de répli­quer, alors que, d’après BNM, “il est éta­bli que les gen­darmes ont bien quit­té leur ligne – située le long de la méga-​bassine – avant même que les mani­fes­tants n’arrivent à leur niveau”.

Le col­lec­tif accuse par ailleurs le ministre d'avoir men­ti par omis­sion en affir­mant que les anti­bas­sines ont "atta­qué les inter­dic­tions de trans­por­ter des matières ou des armes dan­ge­reuses", alors que leur recours por­tait sur l'interdiction du trans­port d'armes "par des­ti­na­tion", rap­pelle BNM, qui sou­ligne qu'il s'agit d'une caté­go­rie à la défi­ni­tion juri­dique "par­ti­cu­liè­re­ment large" pou­vant regrou­per tout type d'objets.

Responsabilité "écra­sante"

BNM déplore enfin que Gérald Darmanin ait remis en cause la neu­tra­li­té des observateur·rices des liber­tés publiques déployé·es le 25 mars, en accu­sant notam­ment la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui a publié en juillet un rap­port sur l’“usage dis­pro­por­tion­né” d’armes par les forces de l’ordre, d’avoir “appe­lé à mani­fes­ter mal­gré l’interdiction”. Seules deux sec­tions locales de la LDH l’avaient fait, et ce, avant l’interdiction du ras­sem­ble­ment, est-​il pré­ci­sé dans le recours. Pour BNM, le ministre a ain­si orien­té le tra­vail de la com­mis­sion, qui a conclu début novembre à la res­pon­sa­bi­li­té “écra­sante” des trois mou­ve­ments ayant appe­lé à mani­fes­ter à Sainte-​Soline, mal­gré les inter­dic­tions préfectorales.

Mi-​janvier, trois mili­tants anti­bas­sines, dont Julien Le Guet, porte-​parole du col­lec­tif plain­tif, ont été condam­nés à de la pri­son avec sur­sis et des amendes pour orga­ni­sa­tion de mani­fes­ta­tion interdite.

Lire aus­si I Méga-​bassines : une réponse adap­tée à la sécheresse ?

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