Bassines non merci, collectif opposé aux réserves d’eau agricoles, a dévoilé dimanche 24 mars une plainte qu’il compte déposer contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour avoir “menti sous serment” devant une commission d’enquête parlementaire concernant la manifestation violente de mars 2023 à Sainte-Soline.
Le collectif opposé aux réserves d’eau agricoles Bassines non merci (BNM) compte déposer plainte contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour avoir “menti sous serment” devant une commission d’enquête parlementaire. Cette dernière portait sur les violents heurts qui avaient éclaté, le 25 mars 2023, lors d’un rassemblement interdit par la préfecture des Deux-Sèvres contre une réserve d’eau en construction protégée par trois mille gendarmes. Ils avaient fait de nombreux·euses blessé·es, dont deux manifestants tombés dans le coma. L’“ensemble des citoyens”, et plus particulièrement les personnes blessées lors de la manifestation du 25 mars 2023, sont aujourd’hui invité·es à s’associer à cette démarche jusqu’au 1er mai.
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Dans ce recours adressé à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République, BNM conteste notamment la chronologie des affrontements présentée par le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin avait été auditionné le 5 octobre dernier à l’Assemblée nationale devant la commission d’enquête sur les violences des manifestations du printemps 2023 contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline. Selon lui, les gendarmes ont subi des jets de projectiles pendant une heure avant de répliquer, alors que, d’après BNM, “il est établi que les gendarmes ont bien quitté leur ligne – située le long de la méga-bassine – avant même que les manifestants n’arrivent à leur niveau”.
Le collectif accuse par ailleurs le ministre d'avoir menti par omission en affirmant que les antibassines ont "attaqué les interdictions de transporter des matières ou des armes dangereuses", alors que leur recours portait sur l'interdiction du transport d'armes "par destination", rappelle BNM, qui souligne qu'il s'agit d'une catégorie à la définition juridique "particulièrement large" pouvant regrouper tout type d'objets.
Responsabilité "écrasante"
BNM déplore enfin que Gérald Darmanin ait remis en cause la neutralité des observateur·rices des libertés publiques déployé·es le 25 mars, en accusant notamment la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui a publié en juillet un rapport sur l’“usage disproportionné” d’armes par les forces de l’ordre, d’avoir “appelé à manifester malgré l’interdiction”. Seules deux sections locales de la LDH l’avaient fait, et ce, avant l’interdiction du rassemblement, est-il précisé dans le recours. Pour BNM, le ministre a ainsi orienté le travail de la commission, qui a conclu début novembre à la responsabilité “écrasante” des trois mouvements ayant appelé à manifester à Sainte-Soline, malgré les interdictions préfectorales.
Mi-janvier, trois militants antibassines, dont Julien Le Guet, porte-parole du collectif plaintif, ont été condamnés à de la prison avec sursis et des amendes pour organisation de manifestation interdite.
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