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Jean Castex (Wikimedia/Contributeurphoto64)

Présidentielle : une péti­tion appelle Jean Castex à ne pas aller voter en avion pour le deuxième tour

Le Premier ministre est poin­té du doigt depuis plu­sieurs jours pour son uti­li­sa­tion d'un avion pour se rendre deux heures à Prades (Pyrénées-​Orientales), afin de voter au pre­mier tour de l'élection présidentielle. 

« A voté ! » Dimanche matin, comme une grande par­tie de ses concitoyen·nes, Jean Castex s'est ren­du aux urnes pour le pre­mier tour de l'élection pré­si­den­tielle. Le Premier ministre a voté à Prades, une com­mune des Pyrénées-​Orientales, où il a été maire à plu­sieurs reprises entre 2008 et 2020. Mais ce dépla­ce­ment a pro­vo­qué la colère de nombreux·ses inter­nautes sur les réseaux sociaux qui ont lan­cé une péti­tion regrou­pant ce jeu­di plus de 11.500 signa­tures. Car le chef du gou­ver­ne­ment a uti­li­sé un avion de la flotte gou­ver­ne­men­tale, un moyen de trans­port pol­luant, pour pas­ser seule­ment deux heures sur place. 

La moi­tié de l'empreinte car­bone d'un·e Français·e

C'est le compte Twitter Cotam Fleet & Co, spé­cia­li­sé dans le trai­te­ment des don­nées aériennes, qui l'a rap­por­té en pre­mier. En s'appuyant sur le site inter­net ADS‑B Exchange, qui per­met de tra­quer les vols aériens, il a révé­lé l'existence d'un Falcon 900 arri­vant à l'aéroport de Perpignan aux alen­tours de 8h30 et repar­tant pour la base aérienne de Vélizy-​Villacoublay, dans les Yvelines, vers 10h30. 

Un court dépla­ce­ment qui repré­sente, aller-​retour, le rejet de 4,46 tonnes de CO², selon le site Compare Private Planes qui per­met de mesu­rer la quan­ti­té d'émissions reje­tées selon le modèle d'avion et le tra­jet effec­tué. Soit près de la moi­tié de ce que consti­tue en un an l'empreinte car­bone des Français·ses en 2019 (9 t de CO²) et 2020 (8,2 t de CO²), selon des esti­ma­tions du minis­tère de la Transition éco­lo­gique.

Face à cette situa­tion, un col­lec­tif de citoyen·nes, com­pre­nant des militant·es éco­lo­gistes, des jour­na­listes ou des étudiant·es, a donc lan­cé mer­cre­di la péti­tion inti­tu­lée « Jean Castex : ne pre­nez plus l'avion, faites une pro­cu­ra­tion ! » Ces dernier·ères estiment que face à la crise cli­ma­tique, chacun·e doit « faire des efforts », y com­pris le Premier ministre, qui en rai­son de sa fonc­tion a « un devoir d’exemplarité ». Les signa­taires demandent donc au chef du gou­ver­ne­ment de renon­cer à prendre un avion pour voter au deuxième tour de la pré­si­den­tielle, le 24 avril, puis aux légis­la­tives, les 12 et 19 juin pro­chains. Et lui pro­posent, tout sim­ple­ment, de réa­li­ser une procuration. 

« La période est aux polémiques »

Invité mar­di matin de RTL, Jean Castex a esti­mé que « la période est aux polé­miques ». Il a expli­qué avoir « uti­li­sé les règles habi­tuelles qui s'appliquent au Premier ministre » et que « le Premier ministre doit être à Paris très vite s'il y a le moindre pro­blème ». Contacté par Causette, son ser­vice de com­mu­ni­ca­tion n'a pas encore appor­té de pré­ci­sions concer­nant ces règles et cette obli­ga­tion de se trou­ver à Matignon.

Depuis 2021, la voie aérienne ne peut être auto­ri­sée pour les membres du gou­ver­ne­ment que lorsque le temps de tra­jet par la voie fer­ro­viaire est supé­rieur à trois heures, selon une cir­cu­laire du Premier ministre du 13 novembre 2020, rela­tive à la nou­velle ges­tion des mobi­li­tés par l'État. Dans le cas du dépla­ce­ment cri­ti­qué de Jean Castex, cette règle est res­pec­tée étant don­né qu'il faut comp­ter mini­mum 6h35 de tra­jet en train pour faire Paris-​Prades, via un chan­ge­ment à Perpignan. 

Ce n'est pas la pre­mière fois que les dépla­ce­ments de Jean Castex font par­ler d'eux. En février der­nier, Mediapart révé­lait au cours d'une enquête qu'il avait pré­fé­ré uti­li­ser au cours de l'année des Falcon 900 pour se dépla­cer dans des villes acces­sibles en deux heures, comme Bordeaux, Nantes ou bien Lyon. Interrogé par le média d'investigation, son cabi­net affir­mait alors que les dépla­ce­ments du chef du gou­ver­ne­ment « font l’objet de plu­sieurs impé­ra­tifs au moment de leur orga­ni­sa­tion ». À savoir un impé­ra­tif de sécu­ri­té, de dis­po­ni­bi­li­té (« pou­voir rega­gner à tout moment Matignon »), de ges­tion d’un agen­da « très contraint », ain­si qu’un « impé­ra­tif de sobrié­té en termes de coût et d’impact envi­ron­ne­men­tal ». « Le choix du moyen de trans­port est fonc­tion de ces dif­fé­rents cri­tères, en pre­nant en compte éga­le­ment la capa­ci­té de la SNCF et d’Air France à pro­po­ser des horaires et des confi­gu­ra­tions de voyage com­pa­tibles avec cela », soulignait-​il alors.

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