Après des mois de litige entre l'association de lutte contre la précarité infantile et la commune de Saint-Denis, le tribunal de Bobigny a autorisé MaMaMa à occuper pendant encore un an et gratuitement ses locaux sis dans un entrepôt que lui avait prêté la mairie.
Un soupir de soulagement pour les salariées et les bénévoles de l'association MaMaMa. Cette jeune structure qui, depuis l'épidémie de Covid-19, organise des distributions pour lutter contre la précarité infantile dans la ville de Saint-Denis, a appris mercredi 15 février qu'elle pouvait rester une nouvelle année dans l'entrepôt de 1200 m² où elle est installée. Après des mois de lutte contre la Société d'économie mixte (SEM) Plaine commune développement, l'association MaMaMa vient d'obtenir du juge des référés de Bobigny « un délai d'un an pour quitter spontanément les lieux », et ce, sans payer de loyer.
La fin d'un épisode douloureux pour MaMaMa, qui avait, au début de ses activités, obtenu l'accord de la Ville de Saint-Denis et de sa SEM pour utiliser gratuitement un de ses locaux dédiés aux associations, avant que la SEM lui demande, à partir de décembre 2021, un loyer mensuel de 18 000 euros. Dans l'impossibilité de s'acquitter d'une telle somme, MaMaMa s'était finalement vue assignée en référé pour quitter les lieux.
"100 000 mères aidées"
« Nous espérons que cette décision de justice permette enfin de travailler ensemble, avec tous les acteurs concernés, dont les responsables du département de Seine-Saint-Denis et de la ville de Saint-Denis, l'enjeu est tellement important », déclare à Causette Magali Bragard, présidente de l'association qui revendique avoir déjà aidé 100 000 mères et leurs enfants à accéder à des produits de première nécessité tels que des couches, des lingettes, du lait, mais aussi des habits ou encore des poussettes. MaMaMa entend appuyer sa bonne volonté en écrivant à la préfecture ce jeudi pour « lancer un appel officiel » en ce sens.
De son côté, la SEM a fait savoir dans un communiqué qu'elle prenait « acte de la décision [du tribunal] conforme à l'application du droit, qu'aucune association, aussi nobles que soient ses activités, ne peut ignorer ». Et dit attendre « désormais que l'association MaMaMa tire les conséquences de cette décision pour libérer rapidement les lieux ». Ambiance.
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