Bertrand Pancher, le patron des député·es centristes du groupe Liot, a annoncé au Parisien que son groupe allait déposer une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites. Le texte devrait être discuté lors de la niche parlementaire du groupe, début juin.
Le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), qui avait fait parler de lui au moment du dépôt d'une motion de censure transpartisane, continue son combat contre la réforme des retraites. Mardi soir, Bertrand Pancher, le patron de ces député·es centristes, a annoncé au Parisien que son groupe allait déposer une proposition de loi pour abroger le texte.
Le groupe Liot rédige actuellement ce texte. Deux options sont sur la table, selon Le Parisien. Soit une proposition de loi demandant tout simplement l’abrogation complète de la réforme. Soit un texte s'attaquant seulement au fameux article 7 du projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative, celui décalant l'âge légal de départ à 64 ans. La proposition devrait figurer à l'ordre du jour de la prochaine niche parlementaire du groupe, le 8 juin. « Nous allons redonner du pouvoir au Parlement et nous gagnerons », a‑t-il affirmé dans les colonnes du quotidien.
Après le dépôt du texte, dont la date limite est celle du 20 avril pour la niche parlementaire du groupe Liot, celui-ci doit être accepté par les services de l'Assemblée nationale. Il pourra ensuite être examiné le 8 juin. Si « une obstruction du gouvernement » intervient, « alors une motion de censure peut être envisagée », assure l’entourage de Bertrand Pancher dans Le Parisien.
Deux motions de censure rejetées
Le 20 mars dernier, après plusieurs heures de discussions électriques, la motion de censure du groupe Liot n'avait finalement pas obtenu le nombre de suffrages suffisants. Sur les 287 voix nécessaires, 278 avaient été obtenues. Elle avait donc été rejetée à neuf voix près. Ce scrutin intervenait après le choix de l’exécutif, le 16 mars, d’en passer par l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi reportant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite. Une deuxième motion, déposée par les députés membres du Rassemblement national, n'avait obtenu que 94 voix.
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Le 14 avril, le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel de la réforme des retraites, dont le report de l'âge de départ à 64 ans, mais retoqué six dispositions du texte, parmi lesquelles l'index senior – arguant que les « cavaliers sociaux » n'avaient rien à faire dans un projet de loi rectifiant le budget de la Sécu. La loi a été promulguée dans la foulée par Emmanuel Macron, avant d'être publiée au Journal officiel dans la nuit du 15 avril.