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À l’origine d’une vague de cybe­rhar­cè­le­ment, le tik­to­keur Abrège frère se défend d’être misogyne

Alors que le tik­to­keur a enfin réagi au cybe­rhar­cè­le­ment mas­cu­li­niste pro­vo­qué par son compte Abrège frère, l’autrice et artiste Sabrina Erin Gin a eu la bonne idée de lan­cer son pen­dant fémi­niste, Reflechis_​frère où elle abrège – et dégomme au pas­sage – des conte­nus de masculinistes.

Après des semaines de silence et d’accusations, le tik­to­keur connu sous le pseu­do­nyme Abrège frère vient de réagir. Dans une inter­view vidéo accor­dée au Parisien mar­di 27 février, le tren­te­naire – qui ne révèle pas son iden­ti­té – répond aux accu­sa­tions de miso­gy­nie et de sexisme. Pour rap­pel, plu­sieurs créa­trices de conte­nus mettent en cause ses vidéos, rapi­de­ment deve­nues virales, dans les­quelles il rac­cour­cit les pro­pos de créateur·rices, prin­ci­pa­le­ment ceux tenus par des femmes. 

Silencier des femmes qui peinent déjà à exis­ter sur les réseaux sociaux est d’autant plus pro­blé­ma­tique que le concept d’Abrège frère a engen­dré une vague mas­sive de cybe­rhar­cè­le­ment de la part de ses abon­nés mas­cu­lins. L’influenceuse Chloé Gervais a ain­si subi la haine des mas­cus pour avoir dénon­cé les com­men­taires miso­gynes qu’elle a reçus après avoir été “abré­gée” par le tiktokeur.

Lire aus­si I La créa­trice de conte­nu Chloë Gervais se prend une vague de cybe­rhar­cè­le­ment après avoir cri­ti­qué le compte "Abrège frère"

Dans l’interview accor­dée au Parisien, Abrège frère se défend d’être miso­gyne. “Je ne suis pas du tout miso­gyne, je suis une per­sonne qui res­pecte la femme, l’homme, l’humain avant tout”, déclare-​t-​il sans ambages ajou­tant que, pour lui, “abré­ger ne veut pas dire silen­cier”. Il se défend aus­si de cibler sur­tout les conte­nus de femmes. “Mon conte­nu n’est pas sélec­tion­né selon le sexe, les ori­gines, la culture ou quoi que ce soit, affirme-​t-​il. Je scrolle, j’écoute et je vois si ça peut être résu­mé sur le ton humo­ris­tique.”

Pourtant, sur son compte Tik Tok – tou­jours actif et qui cumule 1,3 mil­lions d’abonné·es -, sur 98 vidéos pos­tées depuis le 24 jan­vier, 59 concer­naient des femmes et 4 des couples hété­ro­sexuels. Seulement, 35 vidéos por­taient donc exclu­si­ve­ment sur des hommes. “Moi, j’abrège des sto­ry time et c’est vrai que les sto­ry time, lorsqu’on scrolle, c’est fait en par­tie par pas mal de femmes, ce qui fait que ça se réper­cute beau­coup sur mon conte­nu”, jus­ti­fie le tiktokeur.

En oppo­si­tion au compte Abrège frère, l’autrice et artiste Sabrina Erin Gin – à la tête du compte Instagram Olympe rêve –, a eu la bonne idée de créer, il y a six jours, son pen­dant fémi­niste avec le compte Insta “Reflechis_​frere”. Elle reprend, abrège – et décons­truit au pas­sage – des conte­nus de mas­cu­li­nistes. Dans sa der­nière mou­ture, elle épingle ain­si un cer­tain Sherry Berry, se disant “expert en rela­tion amou­reuse” et qui affirme que les femmes ont besoin d’un homme pour se protéger. 

Auprès du Parisien, Abrège frère est aus­si reve­nu sur les vagues de cybe­rhar­cè­le­ment subies par des créa­trices de conte­nus et pro­vo­quées par ses vidéos. “En aucun cas, je m’attendais à ce qu’il se passe toutes ces choses”, indique-​t-​il en pré­am­bule, jus­ti­fiant ne pas avoir réagi tout de suite “à la polé­mique”, car [il est] énor­mé­ment pris par le bou­lot”. Le tren­te­naire pré­cise éga­le­ment qu’il n’a jamais “uti­li­sé un conte­nu qui peut être vrai­ment sen­sible où [il sent] que la per­sonne est vrai­ment atteinte par ce qu’elle raconte”. Dans une inter­view fil­mée accor­dée à Konbini début février, dans laquelle il revient sur son concept – et son suc­cès –, l’homme pré­cise pour­tant que la vidéo qui lui a per­mis de per­cer est celle dans laquelle il résume une jeune femme qui explique qu’elle ne pos­te­ra jamais de pho­to d’elle en maillot de bain, car une de ses copines a été vic­time de deep­fake. À ce jour, la vidéo est tou­jours en ligne. 

Lire aus­si I Les “deep­fakes” de Taylor Swift relancent le débat sur les tra­vers de l’intelligence artificielle

Dans plu­sieurs vidéos publiées sur TikTok, des créa­trices de conte­nu ont inci­té Abrège frère à prendre posi­tion et à dénon­cer le cybe­rhar­cè­le­ment et les com­men­taires sexistes de ses abon­nés. Dans l’interview au Parisien, il s’est alors direc­te­ment adres­sé à eux : “À toutes ces personnes-​là qui font du cybe­rhar­cè­le­ment, s’il vous plaît, stop­pez !” a‑t-​il lan­cé. Pas sûr, cepen­dant, que cela ait encore été enten­du. Dans sa der­nière vidéo pos­tée hier, dans laquelle il “abrège” une jeune femme, un homme com­mente : “Abrège la der­nière vidéo de Chloé stp”, fai­sant cer­tai­ne­ment réfé­rence à Chloé Gervais. Et dans plu­sieurs vidéos où des femmes racontent les vio­lences sexuelles qu’elles ont subies, des inter­nautes conti­nuent de taguer Abrège frère pour lui deman­der de reprendre le contenu.

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