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Manif du 8 mars 2022, Paris. ©DR

Près de deux cents per­son­na­li­tés appellent le Sénat à gra­ver l’IVG dans le marbre de la Constitution

Près de deux cents asso­cia­tions, professionnel·les et membres de la socié­té civile ont signé une tri­bune dans Le Journal du dimanche, inci­tant le Sénat à ins­crire l'avortement dans la Constitution, alors qu'il doit se pro­non­cer des­sus le 1er février prochain.

Deux mois après son adop­tion par l’Assemblée natio­nale et alors que le Sénat doit se pro­non­cer le 1er février pro­chain sur l’inscription dans la Constitution de l’Interruption volon­taire de gros­sesse (IVG), près de deux cents asso­cia­tions, professionnel·les et membres de la socié­té civile ont appe­lé dans une tri­bune publiée dans Le Journal du dimanche les élu·es de la chambre haute à hono­rer un « rendez-​vous avec l’Histoire »

« Au moment où la France pion­nière peut s'inscrire dans l'histoire, nous comp­tons sur les séna­teurs pour, comme les dépu­tés, dépas­ser les cli­vages par­ti­sans, pour faire pré­va­loir l'importance de l'enjeu et leur atta­che­ment au droit des femmes à dis­po­ser de leurs corps en votant mas­si­ve­ment en faveur du texte pré­sen­té », déclarent les signa­taires. Parmi elles·eux, Sarah Durocher, la pré­si­dente du Planning Familial, le der­nier prix Nobel de lit­té­ra­ture Annie Ernaux, l’historienne Michelle Perrot, la phi­lo­sophe Camille Froidevaux-​Metterie, le roman­cier et méde­cin Baptiste Beaulieu ou encore l’actrice Laure Calamy et la réa­li­sa­trice Maïmouna Doucouré. 

« Une solu­tion à une gros­sesse non désirée » 

« L'avortement n'est ni un pro­blème, ni un drame, mais bien une solu­tion à une gros­sesse non dési­rée », sou­ligne la tri­bune publiée le 14 jan­vier sur le site du JDD, trois jours avant le 48e anni­ver­saire de la loi Veil qui dépé­na­li­sa l’avortement en France. « Au cours des débats, Simone Veil, ministre de la Santé, sou­ligne sa volon­té, avant tout, de trou­ver une solu­tion prag­ma­tique face à une situa­tion sani­taire catas­tro­phique et injuste », rap­pellent ain­si les signataires.

Cet appel aux sénateur·trices se jus­ti­fie d'autant plus, selon les signa­taires, que par­tout dans le monde, l'IVG est un droit mena­cé. Derniers exemples en date : la déci­sion en juin der­nier de la Cour Suprême amé­ri­caine de mettre fin à la pro­tec­tion fédé­rale du droit à l'avortement aux États-​Unis. Dix-​huit États amé­ri­cains inter­disent désor­mais l'IVG ou sont en passe de le faire. Tandis qu'en Hongrie, un décret oblige les femmes qui dési­rent avor­ter à être confron­tées aux « fonc­tions vitales » du fœtus depuis le mois de sep­tembre. « Le droit à l’avortement doit être pro­té­gé et garan­ti, assu­ré de ne pas être balayé par la vel­léi­té d’un bul­le­tin de vote, l’expression d’un ras-​le-​bol, d’une las­si­tude ou d’une colère », sou­ligne le texte.

Pour être gra­vé défi­ni­ti­ve­ment dans le marbre de la Constitution, le droit à l'IVG doit être voté dans les mêmes termes par l'Assemblée natio­nale et le Sénat, avant d'être sou­mis aux Français par voie de réfé­ren­dum. Mais l'adoption par les sénateur·trices du texte le mois pro­chain reste gran­de­ment hypo­thé­tique. Dominée par la droite et le centre, l'institution avait reje­té en octobre 2022 une pro­po­si­tion iden­tique por­tée par la séna­trice EELV Mélanie Vogel.

Lire aus­si I L'Assemblée natio­nale se pro­nonce pour l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution

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