Élisabeth Borne et Emmanuel Macron n'ont pas reconduit le ministre des Solidarités lors du remaniement de ce 4 juin. Ce matin sur BFMTV, une nouvelle femme dénonce les agissements de l'ex-ministre. Pressentie sortante, la secrétaire d’État chargée du Développement est, elle, maintenue.
![Plaintes pour viols : Damien Abad remercié du gouvernement, Chrysoula Zacharopoulos maintenue 1 Palais de lElysée Grille dhonneur](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/07/Palais_de_lElysée_-_Grille_dhonneur-761x1024.jpg)
Damien Abad, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées a été écarté du gouvernement, lundi 4 juin, à l'occasion d'un remaniement ministériel. Annoncé depuis le second tour des législatives où le parti présidentiel n'a obtenu qu'une majorité relative de sièges à l'Assemblée nationale, ce remaniement a été l'occasion de débrancher Damien Abad, poursuivi pour tentative de viol et remplacé par un binôme composé de Jean-Christophe Combe, directeur général de la Croix-Rouge française qui devient ministre des Solidarités et de Geneviève Darrieussecq, membre du MoDem, ex-ministre des anciens combattants lors du premier quinquennat, qui devient ministre déléguée à l'Autonomie.
Chrysoula Zacharopoulos, secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, a été maintenue, contrairement aux informations avancées par FranceInfo avant la communication de l'Elysée. Les deux récentes plaintes de patientes dénonçant des pratiques violentes et sans respect du consentement, dans le cadre d'examens gynécologiques réalisés par cette spécialiste de l'endométriose, n'ont pas été jugées suffisantes par le gouvernement pour lui ôter son portefeuille.
Depuis le début du deuxième quinquennat Macron, les militantes féministes mettaient la pression sur le gouvernement en demandant le départ de ses membres soupçonné·es de violences sexistes ou sexuelles. Répondant à ces interpellations, la Première ministre avait annoncé en juin vouloir faire preuve d'exemplarité : « Sur tous ces sujets de harcèlement, d’agressions sexuelles, il ne peut y avoir aucune impunité. »
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Si Gérald Darmanin, visé par deux plaintes classées sans suite par la justice, est également maintenu à l'Intérieur, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron semblent avoir entendu que la situation devenait intenable concernant Damien Abad qui a récemment fait l'objet de deux plaintes pour viol et tentative de viol.
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L'ex-ministre des Solidarités – qui avait été conforté dans sa nomination au gouvernement en gagnant l'élection législative de la 5e circonscription de l'Ain le 19 juin – est quant à lui sous le coup d'une enquête préliminaire pour tentative de viol depuis le 28 juin. Cette enquête judiciaire fait suite à la plainte d'une femme désignée par le prénom d'emprunt de Laëtitia dans la presse, qui avait témoigné dans une enquête de Mediapart en juin. Celle qui était, lors des faits dénoncés, présidente départementale du mouvement de jeunesse du Nouveau Centre accuse Damien Abad, alors député européen et président national du mouvement, d’avoir tenté de la violer lors d’une fête organisée chez lui à Paris, en 2010. Deux autres femmes accusent Damien Abad de tentative de viol ou viol, durant la période 2010–2011.
Un nouveau témoignage glaçant accusant Damien Abad
Ce lundi, sur BFMTV, une quatrième femme désignée par le prénom d'emprunt de Julie a témoigné d'agissements similaires à ceux décrits par « Chloé », l'une des accusatrices, mais cette fois datés de 2013. « À l'époque, Julie est membre des Jeunes Populaires, l'organisation de jeunesse de l'UMP, et participe régulièrement à des événements et réunions politiques », écrit BFMTV. Elle aurait été approchée par Damien Abad sur les réseaux sociaux, pour des échanges politiques dans un premier temps, qui aboutissent rapidement à une proposition « insistante » de rendez-vous de la part du député européen. À l'occasion d'un déplacement à Paris, Julie accepte de dîner avec Damien Abad, et la soirée se poursuit ensuite dans un bar. « Et c'est vraiment là, dans ce bar que tout a basculé, indique Julie à BFMTV. Au bout d'un moment, j'ai commencé à perdre mes moyens. J'avais des vertiges, je commençais à voir trouble. »
En ce qui concerne la suite de la nuit, la jeune femme ne met pas le mot « viol » sur ce qu'elle a vécu, et BFMTV ne précise pas si elle s'est rendue dans un centre médico-légal pour faire constater d'éventuelles traces de violences sexuelles. Mais elle décrit : « J'étais dans le lit, complètement dévêtue. J'avais du mal à me souvenir de ce qui s'était passée la veille au soir, puis j'ai eu des flashs : il était dans la chambre la nuit, il était dans le lit. C'est sûr et certain. » Pour l'heure, Julie n'a pas annoncé porter plainte.
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