Plaintes pour viols : Damien Abad remer­cié du gou­ver­ne­ment, Chrysoula Zacharopoulos maintenue

Élisabeth Borne et Emmanuel Macron n'ont pas recon­duit le ministre des Solidarités lors du rema­nie­ment de ce 4 juin. Ce matin sur BFMTV, une nou­velle femme dénonce les agis­se­ments de l'ex-ministre. Pressentie sor­tante, la secré­taire d’État char­gée du Développement est, elle, maintenue.

Palais de lElysée Grille dhonneur
Les grilles du Palais de l'Elysée © Wikimedia commons

Damien Abad, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes han­di­ca­pées a été écar­té du gou­ver­ne­ment, lun­di 4 juin, à l'occasion d'un rema­nie­ment minis­té­riel. Annoncé depuis le second tour des légis­la­tives où le par­ti pré­si­den­tiel n'a obte­nu qu'une majo­ri­té rela­tive de sièges à l'Assemblée natio­nale, ce rema­nie­ment a été l'occasion de débran­cher Damien Abad, pour­sui­vi pour ten­ta­tive de viol et rem­pla­cé par un binôme com­po­sé de Jean-​Christophe Combe, direc­teur géné­ral de la Croix-​Rouge fran­çaise qui devient ministre des Solidarités et de Geneviève Darrieussecq, membre du MoDem, ex-​ministre des anciens com­bat­tants lors du pre­mier quin­quen­nat, qui devient ministre délé­guée à l'Autonomie.

Chrysoula Zacharopoulos, secré­taire d’État char­gée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats inter­na­tio­naux, a été main­te­nue, contrai­re­ment aux infor­ma­tions avan­cées par FranceInfo avant la com­mu­ni­ca­tion de l'Elysée. Les deux récentes plaintes de patientes dénon­çant des pra­tiques vio­lentes et sans res­pect du consen­te­ment, dans le cadre d'examens gyné­co­lo­giques réa­li­sés par cette spé­cia­liste de l'endométriose, n'ont pas été jugées suf­fi­santes par le gou­ver­ne­ment pour lui ôter son portefeuille.

Depuis le début du deuxième quin­quen­nat Macron, les mili­tantes fémi­nistes met­taient la pres­sion sur le gou­ver­ne­ment en deman­dant le départ de ses membres soupçonné·es de vio­lences sexistes ou sexuelles. Répondant à ces inter­pel­la­tions, la Première ministre avait annon­cé en juin vou­loir faire preuve d'exemplarité : « Sur tous ces sujets de har­cè­le­ment, d’agressions sexuelles, il ne peut y avoir aucune impu­ni­té. »

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Si Gérald Darmanin, visé par deux plaintes clas­sées sans suite par la jus­tice, est éga­le­ment main­te­nu à l'Intérieur, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron semblent avoir enten­du que la situa­tion deve­nait inte­nable concer­nant Damien Abad qui a récem­ment fait l'objet de deux plaintes pour viol et ten­ta­tive de viol. 

Lire aus­si l Plaintes pour viol contre Chrysoula Zacharopoulou : les témoi­gnages des deux plaignantes

L'ex-ministre des Solidarités – qui avait été confor­té dans sa nomi­na­tion au gou­ver­ne­ment en gagnant l'élection légis­la­tive de la 5e cir­cons­crip­tion de l'Ain le 19 juin – est quant à lui sous le coup d'une enquête pré­li­mi­naire pour ten­ta­tive de viol depuis le 28 juin. Cette enquête judi­ciaire fait suite à la plainte d'une femme dési­gnée par le pré­nom d'emprunt de Laëtitia dans la presse, qui avait témoi­gné dans une enquête de Mediapart en juin. Celle qui était, lors des faits dénon­cés, pré­si­dente dépar­te­men­tale du mou­ve­ment de jeu­nesse du Nouveau Centre accuse Damien Abad, alors dépu­té euro­péen et pré­sident natio­nal du mou­ve­ment, d’avoir ten­té de la vio­ler lors d’une fête orga­ni­sée chez lui à Paris, en 2010. Deux autres femmes accusent Damien Abad de ten­ta­tive de viol ou viol, durant la période 2010–2011.

Un nou­veau témoi­gnage gla­çant accu­sant Damien Abad

Ce lun­di, sur BFMTV, une qua­trième femme dési­gnée par le pré­nom d'emprunt de Julie a témoi­gné d'agissements simi­laires à ceux décrits par « Chloé », l'une des accu­sa­trices, mais cette fois datés de 2013. « À l'époque, Julie est membre des Jeunes Populaires, l'organisation de jeu­nesse de l'UMP, et par­ti­cipe régu­liè­re­ment à des évé­ne­ments et réunions poli­tiques », écrit BFMTV. Elle aurait été appro­chée par Damien Abad sur les réseaux sociaux, pour des échanges poli­tiques dans un pre­mier temps, qui abou­tissent rapi­de­ment à une pro­po­si­tion « insis­tante » de rendez-​vous de la part du dépu­té euro­péen. À l'occasion d'un dépla­ce­ment à Paris, Julie accepte de dîner avec Damien Abad, et la soi­rée se pour­suit ensuite dans un bar. « Et c'est vrai­ment là, dans ce bar que tout a bas­cu­lé, indique Julie à BFMTV. Au bout d'un moment, j'ai com­men­cé à perdre mes moyens. J'avais des ver­tiges, je com­men­çais à voir trouble. »

En ce qui concerne la suite de la nuit, la jeune femme ne met pas le mot « viol » sur ce qu'elle a vécu, et BFMTV ne pré­cise pas si elle s'est ren­due dans un centre médico-​légal pour faire consta­ter d'éventuelles traces de vio­lences sexuelles. Mais elle décrit : « J'étais dans le lit, com­plè­te­ment dévê­tue. J'avais du mal à me sou­ve­nir de ce qui s'était pas­sée la veille au soir, puis j'ai eu des flashs : il était dans la chambre la nuit, il était dans le lit. C'est sûr et cer­tain. » Pour l'heure, Julie n'a pas annon­cé por­ter plainte.

Lire aus­si l Affaire Abad : le ministre des Solidarités visé par une enquête pour ten­ta­tive de viol

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