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Pédiatrie : le gou­ver­ne­ment dévoile un plan qu'il sou­haite "ambi­tieux" sur la san­té de l'enfant

À l'occasion de la tenue des assises de la pédia­trie ce ven­dre­di 24 mai, le gou­ver­ne­ment a annon­cé hier une série de mesures sur la san­té de l'enfant visant a répondre à la crise sévère qui touche le sec­teur. Nouvel exa­men obli­ga­toire autour du neuro-​développement, meilleur accès aux soins et solu­tions de "répit"pour pré­ve­nir la dépres­sion post-​natale, on vous pré­sente les principales. 

Pour répondre à la crise sévère que tra­verse le sec­teur de la pédia­trie, le gou­ver­ne­ment a annon­cé hier, a la veille de la tenue des "assises de la pédia­trie" ce ven­dre­di 24 mai, un plan vou­lu "ambi­tieux" autour de la san­té de l'enfant, qui entend ren­for­cer la pré­ven­tion, le dépis­tage, le nombre de professionnel·les soignant·es ou encore amé­lio­rer la prise en charge néo­na­tale. Le gou­ver­ne­ment a ain­si décli­né sa feuille de route, com­po­sée de 16 mesures et 80 actions "concrètes".

Selon les cabi­nets des ministres délé­gués à la Santé, Frédéric Valletoux, et char­gé de l'Enfance, Sarah El Haïry, qui portent ce plan, "c'est le fruit d'un long tra­vail de la part d'un comi­té nom­mé en novembre 2022 suite à la triple épi­dé­mie (de Covid, grippe et bron­chio­lite) qui avait mis sous ten­sion les sys­tèmes de pédia­trie". Autre constat : la dégra­da­tion de plu­sieurs indi­ca­teurs ces der­nières années autour de la mor­ta­li­té infan­tile ou de la san­té men­tale des jeunes."Face à ces défis, nous avons sou­hai­té repen­ser pro­fon­dé­ment notre approche de la san­té des enfants", a expli­qué Frédéric Valletoux dans une décla­ra­tion, esti­mant que ce plan est "un véri­table tour­nant dans notre approche de la san­té des plus jeunes". L'enveloppe consa­crée à sa décli­nai­son concrète sera fina­li­sée dans les pro­chaines semaines, selon l'entourage des ministres.

Nouvel exa­men obligatoire

Le gou­ver­ne­ment entend avant tout mettre l'accent sur la pré­ven­tion, avec la volon­té de sys­té­ma­ti­ser la réa­li­sa­tion des vingt exa­mens médi­caux obli­ga­toires de l'enfant. Et sou­haite aus­si créer un nou­vel exa­men obli­ga­toire à 6 ans pour détec­ter d'éventuels troubles du neuro-​développement, du lan­gage ou de l'optique. D'ici 2027, il sou­haite que 100% des enfants béné­fi­cient d'un dépis­tage en mater­nelle grâce à l'action conjointe et coor­don­née des PMI (pro­tec­tion mater­nelle infan­tile), de l'Éducation Nationale et de l'Assurance Maladie en lien avec les libé­raux professionnels.

"La refonte en cours du car­net de san­té de l'enfant per­met­tra d'avoir un meilleur sui­vi de ces exa­mens", sou­ligne l'entourage des ministres – cer­tains exa­mens doivent d'ailleurs être reva­lo­ri­sés dans le cadre de la négo­cia­tion actuelle entre les méde­cins et l'Assurance mala­die. Autre axe clé de la pré­ven­tion, le trai­te­ment Nirsévimab contre la bron­chio­lite proche d'un vac­cin, il n'était réser­vé cette année qu'aux mater­ni­tés, il sera éten­du l'an pro­chain aux praticien·nes en ville.

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Meilleur accès aux soins 

Le plan du gou­ver­ne­ment pré­voit éga­le­ment de faci­li­ter l'accès aux ortho­pho­nistes, sans pas­sage au préa­lable par un·e méde­cin traitant·e. Face aux besoins crois­sants, il pro­met d'ailleurs une aug­men­ta­tion du nombre de places de for­ma­tion pour cette spé­cia­li­té de 10% dès 2025 à 50% en 2030. Et il pro­met des reva­lo­ri­sa­tions sala­riales pour ces professionnel·les inter­ve­nant dans les éta­blis­se­ments publics. Des reva­lo­ri­sa­tions éga­le­ment atten­dues pour les psy­cho­logues, dont le nombre dans les centres médico-​psychologiques (CMP) doivent essen­tiel­le­ment aug­men­ter face aux alertes récentes sur la san­té men­tale des jeunes.

Le gou­ver­ne­ment insiste éga­le­ment sur la néces­si­té d'améliorer l'accès aux soins pour les enfants pla­cés à l'aide sociale à l'enfance, pré­voyant des exa­mens gra­tuits en san­té men­tale ou avec des psychomotriciens.

Solutions de "répit"

Pour pré­ve­nir la dépres­sion post-​natale, un entre­tien réa­li­sé après l'accouchement sera aus­si sys­té­ma­ti­sé. Des solu­tions de "répit" pour­ront être pro­po­sées pour pré­ve­nir l'épuisement paren­tal comme des lieux d'accueil d'urgence ou des gar­de­ries soli­daires. En néo­na­ta­lo­gie, éga­le­ment en crise, l'objectif est d'atteindre 1 lit pour 1000 nais­sances, en réani­ma­tion, sur tout le ter­ri­toire à l'horizon 2027.

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Globalement, il s'agira de "for­mer mieux et for­mer davan­tage de pro­fes­sion­nels à la san­té de l'enfant". Pour y par­ve­nir, le gou­ver­ne­ment compte aug­men­ter de 50% le nombre de places en for­ma­tion en méde­cine pédia­trique d'ici à 2030 pour atteindre 600 places par an. Il entend par ailleurs créer une men­tion "Santé des enfants" en pra­tique avan­cée pour les infirmier·ières pour une pre­mière ren­trée en sco­la­ri­té en sep­tembre 2027 au plus tard.

Enfin, afin de contri­buer à la recherche et d'améliorer les connais­sances autour de la san­té infan­tile, une grande cohorte pédia­trique pré­na­tale, com­pre­nant 200 000 familles enrô­lées sur quatre ans, per­met­tra de mieux com­prendre les déter­mi­nants envi­ron­ne­men­taux et psy­cho­so­ciaux de l'apparition des patho­lo­gies pédia­triques, notam­ment les cancers.

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