Le parquet de Nanterre a décidé de classer sans suite les plaintes visant l'humoriste Guillaume Meurice, chroniqueur chez France Inter, suite à sa blague controversée sur Benjamin Netanyahou. Les accusations de "provocation à la violence antisémite" et "injures publiques à caractère antisémite" ont été jugées insuffisamment étayées.
Les plaintes visant l'humoriste Guillaume Meurice ont finalement été classées sans suite. Le parquet de Nanterre a "décidé, après étude des éléments du dossier, de classer sans suite la plainte qui le visait, les infractions dénoncées ne me semblant pas suffisamment caractérisées", nous apprend Libération, ce lundi 22 avril, après avoir eu accès au courrier de classement.
Les responsables hiérarchiques de l'humoriste, Charline Vanhoenacker et Sibyle Veil, directrice de publication de France Inter, ont également été exemptées de toute responsabilité. Selon Libération, le parquet a estimé qu'elles ne pouvaient pas être tenues juridiquement responsables, car l'enquête a confirmé que l'émission était diffusée en direct et que Guillaume Meurice écrivait seul ses chroniques, sans les soumettre à une validation préalable par l’une des supérieures mises en cause.
Le 27 octobre 2023, Guillaume Meurice, humoriste chroniqueur chez France Inter qualifiait Benjamin Netanyahou de "sorte de nazi mais sans prépuce" dans un sketch au micro de l'émission Le Grand Dimanche soir. Ces propos ne sont pas passés inaperçus et ont déclenché une avalanche de réactions, tant du côté de la classe politique (principalement à droite), que sur les plateaux télé et au sein même de la Maison de la radio. L'humoriste est alors visé par deux plaintes, une pour "provocation à la violence et à la haine antisémite" et une autre pour "injures publiques à caractère antisémite". "Pour qu’il y ait injure publique, c’est la personne se sentant insultée qui doit porter plainte. Et pour que soit retenue la provocation à la haine raciale, il aurait fallu que je vise un groupe ou une religion : il va sans dire que ce n’est ni mon propos ni mes idées. Ma blague désignait une personne : le Premier ministre israélien", confiait Guillaume Meurice à Causette dans un entretien paru le 12 mars dernier.
L'affaire se poursuit le 21 novembre dernier lorsque l'humoriste est convoqué par la police judiciaire : "J’adore l’absurde, tu ne peux pas inventer un truc comme ça. C’est inédit, je pense. Jamais, je n’aurais pu imaginer me retrouver convoqué au 36, à la police judiciaire, expliquer une blague. On en rigole mais le signal qui est envoyé à la société et aux humoristes qui commencent est flippant : 'Si vous ne voulez pas qu’il vous arrive la même chose qu’à Meurice, tenez-vous à carreau'", confiait Guillaume Meurice dans son interview au Parisien. Dossier classé.
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