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Montage Causette © Thesupermat / Wikimedia Commons et © G.Garitan / Wikimedia Commons

“On est bien là, à la fraîche, décon­trac­tés de la grande cause” : la com­po­si­tion du gou­ver­ne­ment Attal fus­ti­gée par la gauche

Peu convaincu·es, c’est un euphé­misme. À gauche, l’annonce de la com­po­si­tion du nou­veau gou­ver­ne­ment a pro­vo­qué de nom­breuses réac­tions, dénon­çant des ministres recyclé·es, poursuivi·es en jus­tice, ain­si que le recul de la pari­té femmes-hommes.

Les réac­tions de la gauche ne se sont pas fait attendre suite à l’annonce des ministres qui consti­tuent désor­mais le nou­veau gou­ver­ne­ment Attal. Sur X (ex-​Twitter), de nombreux·euses femmes et hommes poli­tiques ont fait part de leur mécon­ten­te­ment face à ce gou­ver­ne­ment, qui intègre notam­ment deux ministres issues de la droite, Catherine Vautrin et Rachida Dati. 

Datée Dati

Cette der­nière, bien connue de l’Élysée, a par­ti­cu­liè­re­ment fait réagir la gauche. “La “régé­né­ra­tion”, c’est donc celle des dino­saures sar­ko­zystes, le “réar­me­ment civique”, c’est donc la nomi­na­tion d’une ministre mise en exa­men pour tra­fic d’influence et cor­rup­tion”, a notam­ment com­men­té sur X le pre­mier secré­taire du PS, Olivier Faure, sans nom­mer expli­ci­te­ment Rachida Dati. Depuis juillet 2021, l’ancienne ministre de la Justice sous Sarkozy est en effet mise en exa­men pour “cor­rup­tion” et “tra­fic d’influence pas­sif par per­sonne inves­tie d’un man­dat élec­tif public” dans l’enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-​Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Rachida Dati nie depuis toute irrégularité. 

Tous et toutes ne fus­tigent néan­moins pas com­plè­te­ment son retour en tant que ministre de la Culture. Plus sur­pre­nant, en effet, sur France Info, la conseillère EELV de Paris Alice Coffin s’est dite pleine “d’attentes quant à la pré­sence de Rachida Dati au sein de ce gou­ver­ne­ment”. Si elle pré­cise d’emblée que celle-​ci était jusqu’ici “la cheffe de la droite pari­sienne, c’est à dire ce qui se fait de pire dans ce pays au niveau poli­tiques anti-​écologique, anti­so­ciale et j’en passe…” la mili­tante ajoute néan­moins qu’elle est “une des rares femmes poli­tiques qui n’a pas peur des hommes”. Elle a pu elle-​même le consta­ter en tra­vaillant à ses côtés au conseil de Paris, où Mme Dati “a fait preuve à [son] égard d’une grande soli­da­ri­té pour ce qui est d’être défen­due face aux nom­breuses attaques sexistes qui émaillent la vie poli­tique”. Face aux nom­breux hommes dans la culture et les médias qui abusent de leur pou­voir, Alice Coffin dit espé­rer de Rachida Dati “qu’elle conti­nue à faire ce qu’elle sait faire, c’est à dire user de son verbe pour les dézin­guer, les mettre hors d’état de nuire”.

À droite toute

Plus lar­ge­ment, la gauche s’offusque de la nomi­na­tion au gou­ver­ne­ment Attal de ministres de droite, certain·es issu·es du cercle habi­tuel d’Emmanuel Macron. “Il n’y a plus d’aile gauche’, il n’y a plus de ‘en même temps’, il n’y a plus qu’une coa­li­tion des droites pour mener une poli­tique libé­rale et auto­ri­taire”, écrit par exemple Boris Vallaud, chef des dépu­tés socia­listes. “Ce rema­nie­ment sent l’agonie de l’entre-soi et une attaque sans pré­cé­dent de nos droits. Nous les com­bat­trons sans faillir”, abonde encore la cheffe des dépu­tés insou­mis Mathilde Panot, dénon­çant la “concen­tra­tion des por­te­feuilles”, la “relé­ga­tion des femmes” et le “recy­clage inter­mi­nable du pre­mier cercle du monarque”. 

Sur X, la patronne des écolo­gistes, Marine Tondelier, et le secré­taire natio­nal des com­mu­nistes, Fabien Roussel, ont par ailleurs eu la même expres­sion, saluant chacun·e “le gou­ver­ne­ment Sarkozy IV”. Une tour­nure expli­ci­tée par le dépu­té LFI François Ruffin, qui déclare que “Macron res­sus­cite l’UMP de Sarkozy. Quelle audace, quel dépas­se­ment, quelle dis­rup­tion ! L’alliance des droites est scel­lée. En face, l’union de la gauche, vite !”, a‑t-​il plai­dé. La dépu­tée éco­lo­giste et fémi­niste Sandrine Rousseau a quant à elle regret­té qu’il n’y ait “aucune femme sur un minis­tère réga­lien”. Ironisant sur les objec­tifs annon­cés du quin­quen­nat, elle ajoute : “On est bien là, à la fraîche, décon­trac­tés de la grande cause.”

Lire aus­si I Gabriel Attal devient le pre­mier Premier ministre ouver­te­ment gay

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