Laurène Daycard, journaliste indépendante et autrice du livre Nos Absentes (Seuil), consacré aux féminicides, revient pour Causette sur les avancées qui ont suivi le meurtre de Marie Trintignant par Bertrand Cantat, concernant la prise de conscience sociétale et médiatique de ces crimes.

Le 1er août 2003, Marie Trintignant, 41 ans, meurt des suites d'un œdème cérébral. L'actrice, en tournage à Vilnius, en Lituanie, a été rouée de coups, dans la nuit du 26 au 27 juillet, par son compagnon, le chanteur Bertrand Cantat. À l'époque, l'affaire fait grand bruit : les deux protagonistes sont des célébrités. Mais autant le public que les médias traitent l'événement comme une simple histoire « people », un fait divers qui ne mérite aucun recul, ni aucune analyse. Seules quelques voix féministes s'élèvent, discordantes, qui viennent casser le narratif du « crime passionnel ». Celles de militantes, mais aussi celle de la chanteuse Lio, amie de la défunte. La journaliste indépendante Laurène Daycard, autrice du livre Nos Absentes (Seuil) consacré aux[…]