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© capture d'écran TF1

Syrie : la France rapa­trie dix femmes et vingt-​cinq enfants des camps djihadistes

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé, ce mardi 4 juillet, avoir procédé au retour de dix femmes et vingt-cinq enfants. Il s’agit du quatrième rapatriement collectif depuis la fin de la politique du « cas par cas » il y a un an.

Nouvelle vague de rapatriement. La France a procédé au rapatriement de vingt-cinq mineur·es et dix femmes des camps djihadistes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères ce mardi 4 juillet dans un communiqué. Les mineur·es ont été confié·es aux services de l’aide sociale à l’enfance dans le cadre d’un suivi médico-social. Quant aux femmes, âgées de 23 à 40 ans, elles ont été remises aux autorités judiciaires compétentes. D’après les informations de franceinfo, sept d'entre elles ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'exécution d’un mandat de recherche. Les trois autres qui faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt seront présentées à un magistrat instructeur dans la journée, précise franceinfo.

Ce rapatriement, le quatrième officié par la France depuis la chute de l’État islamique (EI) en 2019, confirme la rupture avec la politique française du « cas par cas » entamée en 2022. Dans un premier temps réfractaire aux rapatriements collectifs sur son sol pour des raisons sécuritaires, la France – comme d’autres pays européens - avait demandé que les femmes soient jugées sur place par la justice irakienne mais cette dernière avait finalement refusé toute sous-traitance.

Concernant les enfants des djihadistes français·es, le retour était possible, mais selon cette doctrine du cas par cas. Une situation d'autant plus complexe que de nombreuses femmes refusant de laisser partir leurs enfants en France sans elles, peu de mineur·es avait pu être rapatrié·es. Entre 2019 et 2022, seul·es trente-cinq enfants, la plupart orphelin·es ou très malades, ont été rapatrié·es de Syrie. Pour son refus à rapatrier femmes et enfants, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en septembre 2022 puis par le comité de l’ONU contre la torture en janvier dernier.

Lire aussi I Les enfants de djihadistes s’adaptent bien une fois rapatriés, selon l’ONG Human Rights Watch

Aujourd'hui, quatre ans après la chute de l'État islamique, de nombreuses femmes de diverses nationalités, ayant rejoint le groupe djihadiste dans la zone irako-syrienne, sont toujours détenues avec leurs enfants dans les camps du nord-est syrien d’Al-Hol et de Roj. Les rares images qui nous parviennent témoignent toutes des conditions de vie déplorables à l’intérieur de ces véritables prisons à ciel ouvert, entourées de barbelés. L’hiver, le froid, la pluie et le vent s’invitent sous les toiles, tandis que l’été l’air y est irrespirable. Et toute l’année, ce sont la faim et les maladies qui affaiblissent des organismes déjà diminués par cinq années de guerre. 

Malgré les souffrances endurées sous le joug de l’organisation terroriste puis dans les camps de prisonnier·ières, les enfants de djihadistes s’adaptent pourtant bien une fois rapatriés dans leur pays d’origine, indique un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié en novembre 2022.

Le ministère des Affaires étrangères n’était pas en mesure, ce mardi, de dire combien de femmes françaises et d’enfants sont encore détenu·es en Syrie. « Il reste dans ces camps une centaine d’enfants qui ne connaissent que la fange, les barbelés et la violence », a affirmé de son côté Marie Dosé, avocate de familles de femmes et d’enfants retenu·es dans les camps du nord-est syrien dans un communiqué.

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