À partir du 1er octobre, la contribution financière de l’État au dispositif Territoires zéro chômeur va baisser. Une situation qui inquiète les associations porteuses de ce projet social.
En plein cœur de l’été, le 31 juillet dernier, un décret annonçait sournoisement la baisse des subventions de l’État au dispositif Territoires zéro chômeur de longue durée. Les associations porteuses de ce projet social qui fonctionne bien s’inquiètent de ce signal négatif envoyé par le gouvernement.
Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) est un projet expérimental conçu en 2016 par ATD-Quart Monde avec plusieurs acteur·rices de la solidarité, dont Emmaüs. L’initiative a reçu le soutien financier de l’État et s’est d’abord déployée dans dix territoires. L’idée est simple : « Le non-travail coûte cher à la société, humainement et financièrement », résume Anne-Marie De Pasquale, déléguée nationale d’ATD-Quart Monde. Ainsi, au lieu d’investir dans les allocations chômage ou le RSA, le principe consiste à reverser les coûts de la privation d’emploi dans la création d’emplois supplémentaires. Les personnes concernées par ce dispositif sont les chômeur·euses de longue durée, à qui l’on propose des CDI. Des entreprises à but d’emploi (EBE) ont été créées pour proposer des emplois supplémentaires qui bénéficient au territoire : dans l’écologie, le maraîchage, l’entretien des forêts, les services à la personne, ou encore la mobilité. Le succès du projet fait des émules : en 2020, cinquante territoires sont venus s’ajouter à l’expérimentation. Jusqu’à attirer l’attention à l’étranger, comme en Belgique, où dix-sept territoires testent désormais le dispositif. « Les personnes embauchées dans les EBE [soit 2 833 salarié·es, ndlr] ont changé de vie et vivent mieux », se félicite la déléguée nationale d’ATD-Quart Monde.
C’est donc un coup de tonnerre qui est tombé le 31 juillet dernier, annonçant la baisse de la contribution financière de l’État au 1er octobre. « C’est incompréhensible, déplore Anne-Marie De Pasquale. Aucune raison ne justifie cette décision, surtout au moment où le gouvernement dit viser le plein emploi… » L’aide de l’État, qui représentait 102 % du Smic par emploi, passe désormais à 95 % du Smic. « Pour des entreprises qui ne font pas de gros chiffres d’affaires, ça va peser très lourdement, s’alarme-t-elle. Certains territoires qui étaient candidats ont même déjà jeté l’éponge. »
Lire aussi l Une cellule anti-zad, est-ce bien sérieux ?