En mars 2022, à l'issue du procès en première instance, le parquet avait fait appel, estimant que les peines prononcées n'étaient pas à la hauteur des faits reprochés aux quatre accusés.
« La parole de Shaïna [est] réhabilitée, a tweeté Yasin, le grand-frère de Shaïna Hansye, à l'annonce de la décision de justice. Mais [ses agresseurs] sont libres comme l’air. » Après un procès qui s'est tenu début avril, la chambre spéciale des mineurs de la cour d’appel d’Amiens (Somme) a condamné jeudi 1er juin quatre hommes pour des faits de violence sexuelles commis en réunion sur la personne de Shaïna Hansye en août 2017. La jeune fille, devenue le visage d'une violence masculine systémique, sera assassinée deux ans plus tard à l'âge de 15 ans par un autre homme.
Cette fois, et contrairement au premier procès où seulement trois des prévenus avaient été condamnés, l'ensemble de ces hommes l'a été. À des peines plus lourdes également : chacun a pris entre 6 mois et deux ans de prison avec sursis, alors qu'en première instance au tribunal pour mineur·es de Senlis, la peine la plus haute avait été d’un an de prison avec sursis. Fait rare, le parquet avait fait appel pour l'ensemble des prévenus à l'issue du procès de mars 2022, arguant que les peines n'étaient pas à la hauteur des faits reprochés. Et goûtant peu que, face à la clémence des juges, l'un des condamnés ait tout de même choisi de faire appel, nous expliquait l'avocate de la famille Me Negar Haeri : « Je pense que cela a dû agacer le parquet. »
Durant le procès en appel, les accusés n'ont pourtant pas changé de ligne de défense, a indiqué Me Haeri à l'AFP et citée par Le Parisien : « Les mis en cause campent sur leur position. Ils traitent Shaïna de menteuse. »
Après cette épreuve, c'est rapidement une probablement encore supérieur qui attend la famille Hansye : lundi 5 juin s'ouvre à la cour d'assises de mineurs de l'Oise à Beauvais le procès de l'assassin présumé de Shaïna, lui aussi également mineur au moment des faits. Driss, comme il est nommé dans la presse, est accusé d'avoir poignardé la jeune fille puis brûlée vive et laissée mourir dans le cabanon d'un jardin ouvrier de Creil après que celle-ci lui a confié être enceinte de lui. Yasin et ses parents, Parveen et Muhamad, ont appelé au rassemblement en hommage à Shaïna à 8h devant le tribunal de Beauvais, avant l'ouverture du procès. Celui-ci devrait durer jusqu'au vendredi 9 juin.
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