Le parquet de Senlis a fait appel, le 4 mars, de la condamnation de trois hommes et de la relaxe d’un quatrième, mineurs au moment des faits, mis en cause pour agression sexuelle à Creil (Oise), en 2017, sur Shaïna Hansye, qui avait alors 13 ans.
Le 1er mars, la famille de Shaïna Hansye avait éprouvé un mélange de soulagement de voir trois des agresseurs de l’adolescente condamnés par le tribunal pour mineur·es de Senlis et de déception quant à la clémence des peines de sursis. Elle doit désormais faire face à un rebondissement judiciaire : les faits d’agression sexuelle survenue en 2017 sur l’adolescente de 13 ans devront être rejugés, le parquet ayant fait appel vendredi 4 mars.
Cet appel général à l’ensemble des quatre mis en cause (l’un deux avait été relaxé) a été suscité par un premier appel émanant de l’un d’eux, explique à Causette l’avocate de la famille Me Negar Haeri. « Je pense que cela a dû agacer le parquet », commente Me Haeri, d’autant que le jeune majeur qui a fait appel était l’un des deux accusés pour lesquels la condamnation avait été la plus faible – huit mois avec sursis. « Cet appel, ça a été comme s’il nous crachait à la figure, indique à Causette Yasin, le grand-frère de Shaïna Hansye. Mais nous sommes soulagés que le parquet ait fait appel en retour, ils se sont en fait tiré une balle dans le pied au lieu de faire profil bas, car désormais, ils risquent des peines plus lourdes [ce qui n’aurait pas été le cas si seuls les prévenus avaient fait appel, ndlr]. »
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Une nouvelle épreuve s’engage donc pour la famille Hansye, décidée à se battre pour la mémoire de Shaïna, au cœur de trois procès distincts. Le premier volet concerne un viol collectif requalifié en agression sexuelle collective, et donc jugé le 1er mars dernier. Les deuxième et troisième, pour lesquels les dates ne sont pas encore connues, concernent des faits de violences en réunion commis en mai 2019 (par les mêmes accusés que le premier) et l’assassinat de la jeune fille, 15 ans, en octobre 2019 (c’est un autre mis en cause dans ce volet). « Cet appel, qui implique un nouveau procès qui ne surviendra pas avant un an au minimum, n’est pas forcément une bonne nouvelle, observe Me Haeri. La perspective que la famille revive les dénégations et le retournement de l’accusation des mis en cause envers Shaïna, comme elle a dû le subir en février lors de l’audience, me paraît très désagréable. » Pour autant, Yasin Hansye espère que cet appel sera l’occasion à ce que la justice condamne plus sévèrement les agresseurs de sa sœur.
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