La secrétaire d’État en charge de la protection de l’Enfance, Charlotte Caubel, et le garde des Sceaux, Éric Dupond Moretti, ont présenté le nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants ce mercredi.
La secrétaire d’État en charge de la protection de l’Enfance, Charlotte Caubel, et le garde des Sceaux, Éric Dupond Moretti, ont présenté ce mercredi 7 juin en Conseil des ministres le nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants, dont l’objectif est de mettre l’accent sur la lutte contre l’inceste. Selon le rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) publié en septembre 2022, 160.000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année en France. En tout, 80 % d’entre eux·elles sont victimes d’inceste.
« Des violences éducatives ordinaires jusqu’aux viols en ligne, les violences que l’on est capable d’exercer sur les enfants sont sans limites. On crée une société où nos enfants sont traumatisés », a condamné Charlotte Caubel auprès Parisien. C’est pourquoi le gouvernement souhaite que la lutte contre les violences faites aux enfants devienne « un combat à la hauteur » de la lutte menée contre les violences faites aux femmes.
Déployer des actions éducatives de prévention
Concrètement, le secrétariat d’État entend agir sur la formation des professionnel·les en renforçant leur capacité à détecter et signaler les situations de violence. Selon Le Parisien, une plate-forme d’écoute à destination des professionnel·les doit voir le jour d’ici la fin de l’année. Elle leur permettra de signaler le moindre doute sur un·e enfant.
Le nouveau plan comprend aussi le développement d'« actions éducatives de prévention à grande échelle pour sensibiliser les adultes et les enfants sur les différentes formes de violences, notamment sexuelles, et les moyens d’y faire face ». Selon la loi de 2001, l’éducation à la sexualité et la vie affective doit être dispensée de l’école primaire au lycée à raison d’au moins trois séances annuelles. Un enseignement obligatoire pourtant peu assuré en réalité.
« Il faut rentrer dans une logique de programme, avec des enseignements réfléchis selon la classe d’âge », a martelé Charlotte Caubel dans les colonnes du Parisien. Une campagne de sensibilisation sur l’inceste devrait aussi démarrer dès septembre à la télévision et sur les réseaux sociaux « sur le modèle de la sécurité routière ».
Sur le plan judiciaire, le nouveau plan entend aussi renforcer l’accompagnement des mineur·es victimes dans les procédures, « pour leur permettre de bien comprendre leurs droits et les enjeux du procès pénal ». Il prévoit également la simplification des procédures pour les mineur·es orphelin·es, qui leur permettra de rester dans un environnement familial. Une « attention particulière » sera apportée aux enfants protégé·es, en situation de handicap ou résidant dans les territoires ultra-marins, détaille le secrétariat d'État dans un communiqué.
En Conseil des ministres, Éric Dupond Moretti et Charlotte Caubel ont aussi présenté le bilan du plan 2020–2022 dont 20 des 22 mesures prévues ont été mises en œuvre. Parmi elles : la structuration d’un parcours de soin adapté aux enfants victimes de violences dans chaque département de France, la création de la Ciivise, la mise en place du site Je protège mon enfant pour lutter contre l’exposition des mineur·es aux contenus pornographiques, le lancement du numéro STOP pour prévenir les passages à l’acte des personnes attirées sexuellement par des mineur·es ainsi que le premier plan national de lutte contre la prostitution des mineur·es lancé en novembre 2021 et doté selon le secrétariat d’État d’un budget de plus de 13 millions d’euros.