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La comédienne Eva Darlan a publié cette photo de soutien à Priscilla Majani sur son compte Facebook le 20 décembre

« J'aurais fait comme elle » : sur Twitter, célé­bri­tés et ano­nymes apportent leur sou­tien à Priscilla Majani

Cette mère condam­née à cinq ans de pri­son en sep­tembre pour l’enlèvement de sa fille pen­dant onze ans et pour dif­fa­ma­tion envers son ex-​mari qu’elle accu­sait de viol sur ses enfants attend le déli­bé­ré de la cour d'appel d'Aix-en-Provence le 4 jan­vier prochain.

« Soutien à #PriscillaMajani et à toutes les mamans pro­tec­trices ». Ces der­niers jours, l'affaire Priscilla Majani est deve­nue le sym­bole de la dif­fi­cile lutte des mères pour pro­té­ger leurs enfants vic­times d'inceste de la part du père. Cette Varoise a été condam­née à Toulon en sep­tembre à cinq ans de pri­son pour l'enlèvement de sa fille pen­dant onze ans, non-​présentation d'enfant et pour dif­fa­ma­tion envers son ex-​mari. Priscilla Majani accuse depuis douze ans le père de sa fille Camille de l'avoir vio­lée, faits qui avaient été clas­sés sans suite au début de l'année 2011 mal­gré le témoi­gnage de la fillette, raconte 20 Minutes.

Alors âgée de 5 ans, Camille avait indi­qué lors d'une audi­tion devant la police à la suite d'une plainte pour viol émise par Priscilla Majani contre son ex-​compagnon, qui béné­fi­cie d'une garde alter­née : « Papa m’a mis le zizi dans les fesses. Il était tout nu. Il m’a même enle­vé la culotte. » Au bout de seule­ment deux jours d'enquête, la plainte avait été clas­sée sans suite. Priscilla Majani et sa fille avaient, un mois après, fui en Suisse et étaient depuis recher­chées. C'est à l'occasion d'un contrôle rou­tier en mars 2022 que la qua­dra­gé­naire a été arrê­tée en Suisse puis extradée. 

Ayant fait appel de sa condam­na­tion en pre­mière ins­tance, Priscilla Majani a à nou­veau com­pa­ru, cette fois devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, le 23 novembre der­nier. « J’ai dû quit­ter mon pays, a‑t-​elle recon­nu à la barre, rap­porte 20 Minutes. J’ai pas­sé onze ans dans la clan­des­ti­ni­té. J’avais un très bon salaire. » De son côté, Alain, le père de Camille, a conti­nué à cla­mer son inno­cence : « Je vous le recon­firme et je le dis à la Terre entière. Je vais pas encore le répé­ter 100.000 fois. D’abord, en tant que père, ce n’est pas ma tasse de thé. Je n’ai jamais vio­lé une femme. Je n’ai jamais eu besoin de le faire et je n’ai pas envie de le faire. »

Invocation du "syn­drome d'aliénation paren­tale" par l'avocat général

L'avocat géné­ral, qui se range du côté du père, a uti­li­sé la notion très contro­ver­sée parce que non recon­nue par la plu­part des psy­chiatres de « syn­drome d’aliénation paren­tale » de la part de Priscilla Majani sur Camille, pour arguer que l'enfant aurait men­ti en confiant avoir été vio­lée par son père. Il s'appuie notam­ment sur le fait qu'à l'époque, une exper­tise judi­ciaire avait esti­mé le ton de la fillette « réci­ta­tif » lors de son témoi­gnage. Comme en pre­mière ins­tance, le repré­sen­tant du minis­tère public a récla­mé cinq ans de pri­son, dont quatre fermes à l'encontre de Priscilla Majani. Le déli­bé­ré sera connu le 4 janvier.

Lire aus­si l Inceste : la Commission indé­pen­dante tor­pille le "syn­drome d'aliénation parentale"

Camille, aujourd'hui âgée de 17 ans, n'était pas pré­sente aux deux audiences et a été pla­cée sous cura­telle en Suisse. Refusant de voir son père, elle a par ailleurs por­té plainte selon 20 Minutes le 18 novembre contre son père pour vio­lences sexuelles, phy­siques et psychiques.

Eva Darlan, Andrea Bescond, Enora Malagré

A l'approche du ver­dict du déli­bé­ré, une vague de sou­tien mêlant per­son­na­li­tés publiques et ano­nymes envers Priscilla Majani est appa­rue sur les réseaux sociaux. Utilisant les hash­tag #PriscillaMajani ou #JauraisFaitCommeElle, Enora Malagré, Andrea Bescond, Corine Masiero Alex Lutz ou encore Eva Darlan, qui s'affiche comme ins­ti­ga­trice de cette cam­pagne, ces per­sonnes dénoncent la condam­na­tion de Priscilla Majani.

En paral­lèle, la mili­tante contre les vio­lences sexuelles Sophia Antoine a lan­cé sur Change.org la péti­tion Relaxe pour Priscilla Majani !, signée par plus de 9.200 per­sonnes au 26 décembre matin. Dedans, la mili­tante cite des extraits de la lettre de Camille adres­sée au tri­bu­nal de Toulon où s'était tenu le pro­cès de pre­mière ins­tance : « Pour moi, la jus­tice qui a trai­té cette affaire il y a onze ans n’a pas effec­tué son tra­vail et n’a pas été juste. J’aurais vou­lu être crue, tout comme ma maman qui m’a crue quand je lui ai révé­lé les crimes com­mis par mon père. (…) La jus­tice fran­çaise n’a pas été capable d‘appliquer une vraie jus­tice. (…) Que l’on accuse ma mère de men­teuse est incom­pré­hen­sible pour moi. C’est moi qui lui ai par­lé des hor­reurs com­mises par mon père, je me sou­viens de ces moments. Je sais que tout ce que j’ai dit il y a onze ans est véri­dique. (…) Je ne com­prends pas pour­quoi la jus­tice décide de fer­mer les yeux sur ça, en consi­dé­rant que ma mère a com­mis un crime, dans le but de me pro­té­ger avant tout, alors que les crimes de mon père sont bien plus graves. »

En novembre 2021, la Commission indé­pen­dante sur l’inceste et les vio­lences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) avait émis une série des recom­man­da­tions, par­mi les­quelles la sus­pen­sion des pour­suites contre le parent pro­tec­teur pour non-​présentation d'enfant dès lors qu'une enquête est dili­gen­tée pour agres­sion sexuelle ou viol. Le gou­ver­ne­ment pré­voit, de son côté, de légi­fé­rer pour créer un retrait sys­té­ma­tique de l'autorité paren­tale en cas de condam­na­tion pour inceste, sui­vant une autre des recom­man­da­tions de la Ciivise for­mu­lées en mars der­nier.

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