Une femme de 61 ans a déposé plainte le 16 février contre l’animateur de télévision Jean-Jacques Bourdin pour des faits d’« agression sexuelle », de « harcèlement » et d’« exhibition sexuelle » qui auraient été commis en 1988.
Le journaliste Jean-Jacques Bourdin est visé par une deuxième plainte, déposée mercredi 16 février au commissariat du XVIème arrondissement de Paris, a révélé Le Parisien le 17 février. La plainte, déposée par une femme de soixante-et-un ans, porte sur des faits d’« agression sexuelle », de « harcèlement » et d’« exhibition sexuelle » qui remonteraient à 1988 et seraient donc proscrits. Jean-Jacques Bourdin est déjà sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte à la mi-janvier par le parquet de Paris suite à la plainte déposée par la journaliste Fanny Agostini. Cette dernière était restée anonyme avant de dévoiler en être à l’origine le 14 février dans Mediapart.
Marie (le prénom a été changé à la demande de l’intéressée) raconte, dans les colonnes du quotidien, avoir accueilli Jean-Jacques Bourdin en 1988 dans une entreprise de communication où elle travaillait en tant que standardiste près de Paris. L’animateur de radio qui travaillait à l’époque pour RTL venait y donner un cours de « mediatraining ». En quittant les lieux, il lui aurait lancé « un regard insistant » lui faisant signe qui l’appellera.
Proposition d’un rapport sexuel tarifé
Après cette première entrevue, la jeune femme, alors âgée de 28 ans, reçoit pendant deux semaines des appels quotidiens du journaliste de onze ans son ainé. Son interlocuteur lui aurait rapidement fait des allusions sexuelles puis aurait proposé de la revoir. Le rendez-vous est pris quelque temps plus tard : Jean-Jacques Bourdin propose à Marie de lui faire visiter les locaux de RTL. Marie, accepte. « J’étais timide et impressionnée, car je savais qu’il était connu », explique-t-elle aux policier·ières selon Le Parisien.
Jean-Jacques Bourdin aurait récupéré la jeune femme dans sa voiture et se serait garé dans une petite rue aux abords de la radio. Le journaliste aurait alors « fait apparaitre son sexe en érection » et aurait proposé un rapport sexuel à Marie lui proposant ensuite de la payer pour cela, « 2000 francs », selon le récit qu’elle donne au Parisien. « Il m’a demandé de jouer la pute, la salope », précise-t-elle. Jean-Jacques Bourdin aurait ensuite tenté d’embrasser la jeune femme « de façon assez brutale » attrapant sa main et la dirigeant vers « son sexe toujours en érection ». Marie aurait alors réussi à se libérer et sortir de la voiture.
Par la suite, Jean-Jacques Bourdin aurait continué à avoir des comportements sexuels problématiques à l’égard de Marie au cours d’au moins « quatre ou cinq » passages dans son entreprise. Selon le récit de Marie, « il passait par les toilettes qui étaient en face du standard […] Il coinçait la porte avec son pied et se masturbait en [la] regardant. » Marie quitte la société en 1992. Elle se confie à ses proches puis refoule cette histoire au fond d’elle pendant trente-quatre ans.
« Que justice soit faite »
C’est en découvrant une première plainte déposée mi-janvier par la journaliste Fanny Agostini pour « tentative d’agression sexuelle » à l’encontre de Jean-Jacques Bourdin qu’elle se décide à confier son récit au Parisien puis à porter plainte au commissariat quelques jours plus tard. Comme pour Fanny Agostini – dont la tentative d'agression sexuelle se serait produite en 2013 -, ceux dénoncés par Marie sont prescrits. Mais la sexagénaire dit souhaiter « que justice soit faite et que d’autres femmes trouvent le courage » de parler.
De son côté, le journaliste, écarté temporairement de l’antenne de BFM-TV et RMC, conteste « fermement avoir eu des agissements ou des attitudes susceptibles d’être réprimés par la loi, tant dans sa sphère professionnelle qu’en dehors ». Son avocat, Me Christian Saint-Palais s’est dit « scandalisé par cette curée médiatique qui s’organise par feuilleton successifs » et attend « que le parquet classe l’affaire ».