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Influenceur·ses : la pre­mière loi enca­drant le sec­teur défi­ni­ti­ve­ment adop­tée par le Parlement

Après les député·es, mer­cre­di, les sénateur·rices ont adop­té aujourd'hui, à l’unanimité, le texte enca­drant la pro­fes­sion des influenceur·ses et inter­di­sant la pro­mo­tion de cer­tains produits.

Le Parlement a adop­té jeu­di 1er juin, par un der­nier vote una­nime au Sénat, une pro­po­si­tion de loi trans­par­ti­sane pour mieux enca­drer le sec­teur des influenceur·ses, sous le feu des cri­tiques ces der­niers mois du fait d’abus de certain·es d’entre eux. Ce texte est le pre­mier en Europe à enca­drer les pra­tiques com­mer­ciales des stars d’Internet. Voici les grandes lignes de cette nou­velle loi, qui devrait être pro­mul­guée cou­rant juin, selon Le Monde.

Clarification du sta­tut d’influenceur et de leurs agent·es

Le texte des dépu­tés Arthur Delporte (Parti socia­liste) et Stéphane Vojetta (appa­ren­té Renaissance) com­mence par don­ner une défi­ni­tion légale de cette pro­fes­sion d'influenceur·ses encore en construc­tion. L'article 1 les défi­nit comme « les per­sonnes phy­siques ou morales qui, à titre oné­reux, mobi­lisent leur noto­rié­té auprès de leur audience pour com­mu­ni­quer au public par voie élec­tro­nique des conte­nus visant à faire la pro­mo­tion, direc­te­ment ou indi­rec­te­ment, de biens, de ser­vices ou d’une cause quel­conque exercent l’activité d’influence com­mer­ciale par voie élec­tro­nique ».

Le texte entend aus­si enca­drer les « agents d’influenceurs ». Un contrat écrit sera obli­ga­toire quand les sommes en jeu dépassent un cer­tain seuil.

Interdiction des pubs néfastes pour la santé 

Il sera désor­mais for­mel­le­ment inter­dit de faire la « pro­mo­tion directe ou indi­recte, des actes, pro­cé­dés, tech­niques et méthodes à visée esthé­tique ». Côté san­té, le fait de mettre en avant des « pro­duits, actes, pro­cé­dés, tech­niques et méthodes pré­sen­tés comme com­pa­rables, pré­fé­rables ou sub­sti­tuables à des actes, pro­to­coles ou pres­crip­tions thé­ra­peu­tiques » est éga­le­ment inter­dit. L'abstention thé­ra­peu­tique, qui est le fait d'inciter des per­sonnes à renon­cer à un trai­te­ment, est éga­le­ment prohibée.

Les influenceur·ses sont désor­mais aus­si soumis·es à la loi Evin, qui régule la publi­ci­té en faveur du tabac et de l'alcool. Ainsi, le texte inter­dit la pro­mo­tion de pro­duits conte­nant de la nico­tine. Par défi­ni­tion, toute pro­mo­tion de puff, une petite ciga­rette élec­tro­nique jetable très en vogue chez les adolescent·es, sera interdite.

Encadrement des jeux d'argents et des pla­ce­ments de pro­duits financiers 

Les offres NFTs, les inves­tis­se­ments dans la cryp­to­mon­naie et autres tra­ding dou­teux seront aus­si désor­mais enca­drés. Les offres d’actifs numé­riques ou de ser­vices sur actifs numé­riques sont aus­si pros­crites, sauf si elles pro­viennent de pla­te­formes agréées par les auto­ri­tés financières.

La publi­ci­té en faveur des jeux d’argent, elle, doit être réser­vée à un public majeur, et ne sera pos­sible que sur les pla­te­formes qui per­mettent donc d’exclure les mineur·es du public ciblé. Côté sport, « toute pro­mo­tion, directe ou indi­recte, en faveur d’abonnements à des conseils ou à des pro­nos­tics spor­tifs » est par ailleurs interdite.

Plus de mise en scène avec les ani­maux sauvages 

Un amen­de­ment du séna­teur Arnaud Bazin (Les Républicains) a été adop­té pour inter­dire la mise en scène avec des ani­maux sau­vages, à l'exception de cer­taines pro­mo­tions, pour les zoos par exemple. 

Les influenceur·ses à l'étranger concerné·es

Un cer­tain nombre d'influenceur·ses français·es habitent à l'étranger, notam­ment à Dubaï. Pour tou­cher aus­si ces influenceur·ses, le texte impose à ceux et celles qui exercent depuis l'extérieur de l'Union euro­péenne (UE), la Suisse, ou l'espace éco­no­mique euro­péen, de sous­crire une assu­rance civile dans l'UE pour indem­ni­ser les vic­times. Ils devront éga­le­ment dési­gner un repré­sen­tant légal au sein de l'UE.

Sanctions et responsabilités 

En cas de man­que­ments, les créateur·rices de conte­nus s'exposent à des peines allant jusqu'à deux ans d'emprisonnements et 300 000 euros d'amende. Iels peuvent aus­si être touché·es d'une inter­dic­tion « défi­ni­tive ou pro­vi­soire » d'exercer leur activité. 

Les pla­te­formes sont éga­le­ment visées par la loi, comme celle de TikTok, Snapchat ou encore Instagram qui sont tenues de mettre en place des méca­nismes de signa­le­ments de dérives. Ces pla­te­formes doivent éga­le­ment s'engager à appli­quer, « dans les meilleurs délais », les injonc­tions faites par la jus­tice concer­nant les influenceur·ses res­pon­sables de dérives. 

À lire aus­si I Influenceur·euses : une pro­po­si­tion de loi pour enca­drer la pro­fes­sion met le feu aux poudres

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