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© Clay Leconey / Unsplash

Hébergement des sans-​abri : cinq grandes villes pour­suivent l’État pour son inaction

Les maires éco­lo­gistes et socia­liste de cinq grandes villes ont annon­cé pour­suivre l’État devant la jus­tice admi­nis­tra­tive pour dénon­cer ses “carences” en matière d’hébergement d’urgence et récla­mer “une refonte” d’un sys­tème “à bout de souffle”.

Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Lyon et Rennes ont lan­cé une action en jus­tice contre l’État pour inac­tion sur l’hébergement d’urgence des sans-​abri ce jeu­di 15 février. Le “constat est posé depuis des mois, voire des années, avec des alertes extrê­me­ment claires” et “un sys­tème aujourd’hui inadap­té, insuf­fi­sant, inef­fi­cace et abso­lu­ment indigne”, a indi­qué la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dans une confé­rence de presse en ligne avec ses homo­logues éco­lo­gistes et socialiste.

Évoquant le der­nier rap­port de la Fondation Abbé Pierre, qui comp­ta­bi­lise 330 000 per­sonnes sans domi­cile en France, elle a dénon­cé un sys­tème “à bout de souffle”, récla­mé sa “refonte” et regret­té “le silence assour­dis­sant de l’État” qui “n’a jamais répon­du” au cour­rier qu’ils lui ont adres­sé en décembre avec Anne Hidalgo, maire PS de Paris.

Dépos de “recours indem­ni­taires contentieux”

Deux mois plus tôt, début octobre, ces six villes avaient éga­le­ment inten­té des recours gra­cieux devant leurs pré­fec­tures res­pec­tives, res­tés lettre morte, ont-​ils déplo­ré, expli­quant que cinq d’entre elles avaient déci­dé de sai­sir cette fois les tri­bu­naux admi­nis­tra­tifs dont ils dépendent pour y dépo­ser des “recours indem­ni­taires conten­tieux”. Paris ne se joint pas à cette nou­velle démarche.

Symboliquement, "nous deman­dons le rem­bour­se­ment des dépenses mises en œuvre" par cha­cune de ces villes pour l'hébergement d'urgence dont l'État est res­pon­sable, a expli­qué Jeanne Barseghian. Mais aus­si pour récla­mer "la refonte" d'un sys­tème "obso­lète", a‑t-​elle insisté.

Les sommes récla­mées vont ain­si de 130 000 euros pour Bordeaux (recours dépo­sé “au plus tard” le 24 février) à plus 3 mil­lions d’euros pour Rennes (recours dépo­sé le 9 février). Strasbourg, qui réclame près de 918 000 euros, a sai­si le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif le 12 février, Grenoble (envi­ron 51 000 euros) le 6 février et Lyon (300 000 euros) le 9.

"Nous ne pou­vons plus, seuls, faire face", a décla­ré Nathalie Appéré, maire de Rennes. "Nous pre­nons plus que notre part", a ren­ché­ri le bor­de­lais Pierre Hurmic. "C'est à force d'essayer et de voir nos demandes res­tées sans réponse que nous en sommes arri­vés à dépo­ser ce recours en carence", a abon­dé Grégory Doucet, maire de Lyon.

Une pro­messe de l’État non exécutée

éric Piolle, maire de Grenoble, a rap­pe­lé “la pro­messe” du pré­sident de la République Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle per­sonne ne devait dor­mir à la rue d’ici à la fin de son pre­mier quin­quen­nat : “Sept ans plus tard, où en est-​on de cette pro­messe ?” a inter­ro­gé l’écologiste.

Aux côtés de quinze autres maires, dont Anne Hidalgo, ils·elles ont adres­sé, jeu­di, un cour­rier au chef de l’État dans lequel ils l’informent sai­sir la jus­tice, assu­rant n’avoir ces­sé de l’“aler­ter depuis des mois sur le drame huma­ni­taire qui se joue dans notre pays”. “Nous, maires de grandes villes, arri­vons au bout des capa­ci­tés de nos col­lec­ti­vi­tés pour pal­lier les carences de la res­pon­sa­bi­li­té de l’État”, s’alarment-ils·elles.

“La fin des plans grand froid’ et les remises à la rue ajoutent encore des dif­fi­cul­tés à une situa­tion inac­cep­table. Des vies humaines sont en jeu, comme l’avenir de mil­liers d’enfants”, poursuivent-ils·elles, se disant “déter­mi­nés à pour­suivre [leur] com­bat et [leurs] actions pour la digni­té”.

Lire aus­si I Personnes sans-​abri : des asso­cia­tions à l'Assemblée pour sou­te­nir une loi visant à les décompter

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