Dans la nuit du 21 au 22 août, 3735 familles avec 1990 enfants, dont 480 de moins de trois ans, n'ont pu être hébergé·es faute de structure pour les accueillir. Ce chiffre est en augmentation de 20% par rapport à l'année dernière.
« Un constat alarmant » en cette rentrée 2023. L'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) ont publié, ce mercredi, leur cinquième baromètre « Enfants à la rue », qui mesure le nombre de mineur·es sans solution d'hébergement, lors d'une soirée. Dans la nuit du 21 au 22 août, 3735 familles avec 1990 enfants, dont 480 de moins de trois ans, n'ont pu être hébergé·es faute de structure pour les accueillir. Ce chiffre est en augmentation de 20% par rapport à l'année dernière.
Parmi les 1990 enfants, près de 80 %, soit 1567, déclaraient avoir déjà dormi à la rue la veille de leur demande. « Un taux inquiétant témoignant du caractère généralement durable des parcours de rue », s'inquiètent l'Unicef et la FAS. Avant de souligner que cette réalité déjà alarmante est « parcellaire » : « Le baromètre ne permet pas de recenser les nombreuses familles qui ne recourent pas au 115, ni les mineurs non-accompagnés en situation de rue, ou encore les familles vivant en squats ou en bidonvilles. »
Une véritable politique de la rue au logement
L’Île-de-France est la région qui comptabilise le plus grand nombre de personnes en famille en demandes non pourvues (1598), selon le rapport. Mais la situation est également tendue ailleurs en France, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes (476), dans les Hauts-de-France (416) et en Occitanie (314).
L'Unicef et la FAS déplorent « une multiplication des remises à la rue depuis la fin de l'hiver », imputable à « la reprise de l’activité touristique et la baisse des moyens consacrés à l’hébergement d’urgence », qui ont conduit à la suppression de places en hôtel. « L’hébergement d’urgence est non seulement insuffisant en nombre, mais aussi insatisfaisant par son caractère temporaire et, bien souvent, par la faible prise en compte des spécificités liées à l’accueil des plus jeunes », tancent encore les deux instances, appelant le nouveau gouvernement à mettre en œuvre une véritable politique de la rue au logement, agissant sur l'urgence et le long terme.