Le ministre de l’Éducation Nationale a dévoilé une série de mesures, censées permettre de rehausser le niveau scolaire des petit·es Français·es.
Le 5 décembre, alors qu’étaient rendus public les résultats de l’étude PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) et la dégringolade des élèves français·es, Gabriel Attal a présenté son plan d’action pour “remettre de l’exigence” et provoquer un “choc des savoirs” dans le système scolaire. Au-delà des éléments de langage, qu’est-ce qui va changer, concrètement ?
De nouveaux programmes en primaire
Les programmes scolaires seront revus pour être clarifiés – en septembre 2024 pour les élèves de maternelle, CP, CE1 et CE2. Et un an plus tard pour ceux de CM1 et de CM2. À compter de la rentrée 2024, tou·te·s les élèves de CP et de CE1 auront un manuel de lecture et de mathématiques financé avec l'aide le ministère de l’Éducation nationale – aujourd'hui 60% des élèves travaillent sans – à condition, toutefois, que ces manuels soient labellisés par le ministère.
Le redoublement remis au goût du jour
Dès la rentrée 2024, le ministre veut en finir avec le passage “quasi-systématique” en classe supérieure à l’école primaire. “Mieux vaut réussir sa scolarité élémentaire en six ans plutôt que demeurer en difficulté après cinq années”, défend-il. Avant d’en arriver au redoublement, il veut aussi promouvoir “les dispositifs de remédiation (stages de réussite, accompagnement personnalisé, tutorat)”. Il a aussi annoncé que, dès le début de l’année 2024, ce seront les enseignant·es qui auront le dernier mot sur la décision du redoublement – aujourd’hui, c’est une commission départementale qui tranche lorsque les familles font appel de cette décision.
Lire aussi I Redoublement : vraie solution ou fausse bonne idée ? On fait le point avec les premier·ères concerné·es
Des groupes de niveau au collège
Dès la rentrée 2024, les élèves de 6ème et 5ème seront réparti·es dans trois groupes de niveau pour les mathématiques et le français. Dès septembre 2025, le même schéma sera mis en œuvre pour les élèves de 4e et 3e. Les collégien·nes pourront changer de groupe en fonction de leurs résultats. « Ces groupes seront flexibles, et leur dimension adaptée », a assuré le ministre, qui promet des créations de postes d'enseignant·es pour permettre de limiter les groupes d’élèves les plus en difficulté à une quinzaine d’élèves. « Je présenterai à la fin du mois de décembre aux organisations syndicales un nouveau schéma d’emploi pour la rentrée prochaine », a‑t-il précisé, alors que le budget 2024 prévoit 2 500 suppressions de postes, dont 481 pour le second degré.
L’accès au lycée conditionné à l’obtention du brevet
Un nouvel examen du brevet, plus exigeant, sera mis en place à compter de la session 2025. Le contrôle continu ne représentera plus que 40% du résultat final (contre 50% aujourd’hui). Sa note sera calculée à partir de la moyenne des résultats obtenus au long de l’année, et non plus à partir de “compétences” converties en points, comme c’est le cas actuellement. Lors de l’examen final, ce seront les notes données par les examinateurs·trices qui seront retenues, et non plus le correctif académique – qui permet de relever les notes -, dès la session 2024. Mais le plus gros changement concerne surtout le passage au lycée, qui sera désormais conditionné à l’obtention du brevet, dès la rentrée 2025. Les élèves qui échoueront ne redoubleront pas, seront orienté·es vers une nouvelle classe « prépa-lycée », qui doit permettre une remise à niveau pour leur permettre, l’année suivante, d’intégrer une seconde classique dans la filière de leur choix.
Des groupes réduits au lycée professionnel
Alors que plus de 40 % ne maîtrisent pas les attendus en français à l’entrée en 2de et presque 70 % en mathématiques, le ministre veut renforcer les volumes horaires en mathématiques, français et histoire-géographie dès la rentrée prochaine. En seconde et en première professionnelles, il souhaite aussi qu’une partie des cours de mathématiques et de français soient dispensée en effectifs réduits. Avec davantage d’enseignant·es et/ou une diminution des autres enseignements ? Ça, on ne le sait pas encore.
Bouchées doubles sur les maths
Face à la chute des élèves français·es au classement Pisa, le ministre souhaite “un grand sursaut mathématique pour notre école”. Et veut mettre en place progressivement à l’école primaire la méthode d’apprentissage dite “de Singapour”, jugée plus concrète et déjà adoptée dans soixante pays.
Une épreuve anticipée d’enseignement scientifique au bac
Comme en français, les élèves de 1ère générale et technologique passeront une épreuve anticipée consacrée aux maths et à la culture scientifique, à compter de la session 2026.
L’intelligence artificielle à la rescousse
Les lycéen·nes disposeront à la maison d’un outil d’intelligence artificielle censé les accompagner en français et mathématiques. « Ce logiciel souverain, construit avec des chercheurs et des enseignants, propriété du ministère de l'Éducation nationale et de la jeunesse, sera mis gratuitement à disposition de 200 000 élèves de 2de dès les prochains mois, avant d’être généralisé », a assuré le ministre.