Les propos, blagues ou comportements à connotation sexiste seront, à partir de ce 31 mars, susceptibles d’être qualifiés de « harcèlement sexuel » dans le code du travail, et donc, d’être poursuivis pénalement.
La loi qui entre en vigueur ce 31 mars entend renforcer et durcir la répression du sexisme au travail. Concrètement, la loi portée par le groupe parlementaire LREM et promulguée le 2 août 2021 prévoit d’aligner la définition du harcèlement sexuel telle qu’elle est appliquée dans le code du travail, à celle appliquée en dehors de tout contexte professionnel. Une loi nécessaire à en croire les conclusions d’une étude publiée le 28 mars qui démontre que les violences sexistes et sexuelles restent toujours bien ancrées dans le monde du travail : 60 % des salarié·es interrogé·es ont subi ces violences dans les douze derniers mois.
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Qu’en était-il jusque-là en matière de harcèlement au travail ? Tandis que l’article 222–33 du code pénal définit le harcèlement sexuel comme le fait « d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste », l’ancien article L.1153–1 du code de travail ne caractérisait le harcèlement sexuel que lorsque des faits étaient constitués « par des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés ».
L’alignement avec la définition pénale du harcèlement sexuel entraine de fait un élargissement de la notion dans le contexte du travail. La loi insère désormais les mots « ou sexiste » après le mot « sexuelle ». Les propos, blagues ou comportements à connotation sexiste seront donc susceptibles d’être qualifiés de « harcèlement sexuel » dans le code du travail, et donc, d’être poursuivis pénalement.
Autre ajout de la loi, le harcèlement sexuel pourra désormais être constitué dès lors que les propos ou comportements émanent de plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, même si chacune de ces personnes n’a agi qu’une fois. De la même manière, le harcèlement sexuel sera constitué lorsqu’il émane de plusieurs personnes qui, sans concertation particulière, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition.