Mise à jour du 13/12/12, 15h15 : Suite à sa condamnation, Adrien Quatennens est « radié » pendant quatre mois du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale. Dans un communiqué publié sur Twitter, le parti annonce qu'Adrien Quatennens devrait être de retour le 13 avril 2023. Un retour toutefois « conditionné à l'engagement de suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes auprès d'associations féministes », indique LFI.
Le député LFI du Nord, Adrien Quatennens, était jugé ce mardi 13 décembre dans une procédure de « plaider-coupable », notamment pour avoir giflé sa femme, avec qui il est en procédure de divorce.
La condamnation est tombée aux alentours de 10h30 ce mardi 13 décembre. Adrien Quatennens a accepté la sanction de quatre mois de prison avec sursis, requis par le procureur, pour « violences sans incapacité commises par conjoint » ainsi que pour « envoi régulier et malveillant de messages » à son épouse – avec qui il est en procédure de divorce. Le député du Nord encourait jusqu’à deux ans de prison avec sursis.
L’ancien numéro deux de La France insoumise (LFI) comparaissait devant le tribunal de Lille dans une procédure dite de « plaider-coupable » après avoir reconnu mi-septembre avoir donné une gifle à son épouse Céline Quatennens et lui avoir envoyé des SMS répétés. En plus de sa peine de prison avec sursis, le député du Nord devra régler une amende de 2 000 euros pour dommages et intérêts. « C’est un avertissement solennel pour un homme dont on sait qu’il ne reviendra pas devant la justice », a estimé l’avocate d’Adrien Quatennens, Me Jade Dousselin à la sortie de l’audience auprès de BFM-TV.
300 SMS en trois jours
Son épouse, Céline Quatennens, avait porté plainte fin septembre après avoir déposé deux mains courantes à l’encontre de son mari. Une enquête pour « violences conjugales » avait alors été ouverte par le parquet de Lille à l'encontre du député LFI. Selon les informations du Parisien, le député du Nord a expliqué avoir giflé sa femme dans un « contexte d’extrême tension et d’agressivité mutuelle » après que celle-ci se soit emparée de l’ordinateur sur lequel il écrivait son prochain livre. Selon Adrien Quatennens, celle-ci aurait menacé de jeter l’ordinateur.
En ce qui concerne les SMS répétés adressés à son épouse, le député en aurait adressé 300 en l’espace de trois jours. Fin novembre, Céline Quatennens avait réfuté tout contexte de tensions et d'agressivité mutuelle, dénonçant dans un communiqué à l’AFP, des « violences physiques et psychologiques » exercées depuis « plusieurs années » par son mari, évoquant alors « ses colères » et « ses crises ».
Un éventuel retour
Adrien Quatennen avait annoncé mi-septembre son retrait du poste de coordinateur de La France insoumise. Dans la foulée, il avait également été exclu des activités parlementaires du groupe LFI jusqu’à la décision du tribunal de Lille. La question de son avenir politique et de son retour sur les bancs de l’Assemblée nationale se pose donc désormais. Des militantes féministes s'étaient réunies devant le tribunal ce matin, pour demander la démission du député LFI, selon France Info. Une dizaine d'élu·es et militant·es LFI s'étaient également rassemblé·es, cette fois pour soutenir l'élu LFI.
Interrogé, Manuel Bompard, qui a pris la tête de La France insoumise lundi, a affirmé hier matin au micro de France Inter que « lors de la réunion de groupe, aucune voix ne s’est élevée pour réclamer son exclusion définitive ou sa démission ». « On réfléchit aux modalités d’un éventuel retour », a‑t-il même expliqué sur France Inter ce lundi matin. La question du retour d'Adrien Quatennens semble donc être sur le point d'être tranchée.
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