La pétition lancée par La Fondation des femmes, adressée au Sénat, et intitulée “Monsieur Larcher, votez pour l’IVG !” a rassemblé à ce jour plus de 87 000 signataires.
La Fondation des femmes a lancé, début février, une pétition adressée directement à Gérard Larcher, lui demandant de voter pour l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution mercredi 28 février. En quelques semaines, la structure luttant pour l’égalité et les droits des femmes a recueilli plus de 87 000 signatures, un chiffre qui monte en flèche.
Parmi les signataires, on compte l’écrivaine et prix Nobel de littérature Annie Ernaux, l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, l’humoriste et actrice Muriel Robin ou encore l’autrice Leïla Slimani.
Fin janvier, le président du Sénat s’était dit opposé à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Sur Franceinfo, il déclarait : “L’IVG n’est pas menacée dans notre pays. S’il était menacé, croyez-moi, je me battrais pour qu’il soit maintenu. Mais je pense que la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux.” Quelques jours après ses déclarations, le 31 janvier, le texte était voté à une large majorité à l’Assemblée nationale.
Importance de la pétition
Le texte qui accompagne la pétition démarre par une requête directement adressée au Sénat et notamment à son président : “Ceci est un appel au Président du Sénat : votez pour l’avortement dans la Constitution. Ceci est un appel à tous les Sénateurs : écoutez les femmes. Ceci est un appel au Sénat : l’Histoire vous regarde.”
Les lanceuses de la pétition rappellent que “pour les femmes, rien n’est jamais acquis”. Elles ajoutent qu’“aux États-Unis, deux mois après la décision de la Cour suprême, treize États étaient revenus sur le droit à l’avortement. En moins d’un an, plusieurs pays ont annoncé ou instauré des politiques antiavortement : en Argentine, au Chili, en Italie, en Hongrie…”
Le 8 février dernier, sur France Inter, la présidente de la Fondation des femmes et chroniqueuse, Anne-Cécile Mailfert, rappelait que le droit à l’IVG “est le préalable à toute liberté” et qu’il est “un droit fondamental” qui “a toute sa place” dans la Constitution française.
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