La jeune Iranienne d’origine kurde, dont la mort avait donné naissance au mouvement Femmes, Vie, Liberté, s’est vue décerner le prix européen “pour la liberté de l’esprit”.
C’est raté pour Elon Musk ! Jeudi 19 octobre, le Parlement européen a préféré décerner le prix Sakharov (soit la plus haute distinction européenne pour les droits humains) à Mahsa Amini et au mouvement iranien Femme, Vie, Liberté.
Le 16 septembre 2022, trois jours après avoir été interpellée par la police pour un voile mal ajusté, Mahsa Amini, l’Iranienne d'origine kurde de 22 ans, mourrait en détention. Sa mort avait entraîné des mois de manifestations de grande ampleur dans le pays contre les dirigeants politiques et religieux. La violente répression des autorités a provoqué des centaines de morts et des milliers d’arrestations.
Le “meurtre brutal Jina Mahsa Amini” a “marqué un tournant”, a déclaré, à Strasbourg, la présidente du Parlement, Roberta Metsola. Depuis, le soulèvement Femme, Vie, Liberté s’est en effet poursuivi sous différentes formes et apparaît comme l’un des plus grands défis lancés aux autorités iraniennes depuis la révolution de 1979. “‘Femme, Vie, Liberté’ est devenu un cri de ralliement pour tous ceux qui défendent l’égalité, la dignité et la liberté en Iran”, a ajouté Roberta Metsola.
Le Parlement européen a déjà condamné à plusieurs reprises la répression des contestations par les autorités iraniennes et a qualifié la situation des droits humains dans le pays de “désespérée”. Pas plus tard que le 17 octobre, l’avocat de la famille de Mahsa Amini, Saleh Nikbakht, a d’ailleurs été condamné par la justice iranienne. Il a écopé d’un an de prison pour “propagande” contre l’État, après s’être entretenu avec des médias étrangers sur l’affaire.
Le 6 octobre, une autre militante iranienne des droits humains, Narges Mohammadi, s’est quant à elle vu décerner le prix Nobel de la paix pour son combat obstiné en faveur des droits humains. Elle en a eu connaissance depuis la prison d’Evin, à Téhéran, où elle actuellement détenue. Selon elle, le mouvement Femme, Vie, Liberté a “accéléré le processus de démocratie, de liberté et d’égalité” dans le pays, en même temps qu’il a “affaibli les fondements d’un gouvernement religieux despotique”.
Causette avec l’AFP