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Narges Mohammadi a “célé­bré” son prix Nobel de la paix “dans sa cel­lule” en Iran

Incarcérée depuis plus d’un an dans la prison d’Evin en Iran, la militante iranienne a “éclaté de joie” en apprenant la nouvelle vendredi après-midi, rapporte sa famille dans un communiqué.

Depuis sa cellule de la prison d’Evin à Téhéran, où elle incarcérée pour “propagation de propagande dans le but de nuire à l’État” depuis plus d’un an, elle a appris la grande nouvelle. Narges Mohammadi, couronnée vendredi par le prix Nobel de la paix, a “éclaté de joie” et a “célébré” cette victoire en compagnie de ses codétenues “dans leur cellule”, a affirmé samedi la famille à l’AFP. “Narges a appris être récipiendaire du Nobel de la paix hier en fin d’après-midi par les messages relayés depuis le quartier des hommes, qui ont plus facilement accès aux téléphones le vendredi”, a indiqué la famille de la militante dans une déclaration transmise à l’AFP. “Le même soir, la télévision d’État a diffusé la nouvelle à 22 h 30 en dressant un portrait injurieux et diffamatoire de Narges”, poursuit ce texte. 

Narges Mohammadi, militante et journaliste âgée de 51 ans, a reçu le prix Nobel de la paix “pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous”, a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen. Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’homme fondé par Shirin Ebadi (elle aussi prix Nobel en 2003), Narges Mohammadi a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis vingt-cinq ans pour son engagement contre l’obligation du port du voile, la peine de mort et les violences sexuelles en détention. Un engagement qu’elle poursuit d’ailleurs derrière les barreaux de la prison d’Evin.

“Narges n’ignore pas que ça va la mettre aussi en difficulté, mais elle assume ce risque”

Taghi Rahmani, l’époux de Narges Mohammadi, lui aussi militant des droits humains et ancien prisonnier politique

À l’annonce de sa distinction, l’ONU a demandé sa libération. Une demande aussitôt fustigée par les autorités iraniennes. Le ministère iranien des Affaires étrangères a ainsi dénoncé une décision “politique et partiale” du comité norvégien. “Nous constatons que le Comité Nobel a attribué le prix de la Paix à une personne reconnue coupable de violations répétées des lois et qui a commis des actes criminels”, a-t-il réagi dans un communiqué.

Le fils de Narges Mohammadi, Ali, 17 ans, qui vit avec sa sœur et leur père, en exil à Paris, s’était dit vendredi “très, très fier d’elle, très heureux”, ajoutant que ce prix constituait “une récompense pour le peuple iranien”, lors d’une conférence de presse. “Narges n’ignore pas que ça va la mettre aussi en difficulté, mais elle assume ce risque”, avait alors commenté Taghi Rahmani, l’époux de Narges Mohammadi, lui aussi militant des droits humains et ancien prisonnier politique.

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