Le prix Nobel de la paix décerné à l’Iranienne Narges Mohammadi, militante des droits humains, actuellement emprisonnée.
L’Iranienne Narges Mohammadi, militante des droits humains, a été récompensée ce vendredi du prix Nobel de la paix pour son “courageux combat” qui lui a valu “d’énormes conséquences sur le plan personnel”.
“Le régime iranien l’a arrêtée treize fois, jugée cinq fois, et l’a condamnée à un total de 31 ans de prison et de 154 coups de fouet. Narges Mohammadi est actuellement toujours emprisonnée”, écrit l’institution sur X (ex-Twitter).
L'attribution du prix Nobel de la paix à cette femme est hautement symbolique, au moment où le mouvement "Femme vie Liberté" secoue l'Iran depuis plus d'un an. La contestation, née après la mort d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, décédée en détention après son arrestation par la police des moeurs pour un voile mal porté, a été réprimée dans le sang.
"Véritable harcèlement judiciaire"
Narges Mohammadi, 51 ans, s’est illustrée comme avocate pour l’égalité et les droits des femmes alors qu’elle était seulement étudiante en physique. Elle lutte contre le port du voile obligatoire ou la peine de mort, dénonce les violences sexuelles en détention, et poursuit inlassablement son combat, y compris derrière les barreaux de la prison d'Evin à Téhéran, où elle a été réincarcérée il y a plus d'un an.
Arrêtée de multiples fois depuis 1998, Narges Mohammadi a été condamnée à plusieurs peines de prison et doit encore être jugée prochainement pour de nouveaux chefs d'inculpation. Pour l'association Reporters sans frontières (RSF), elle est victime d'un "véritable harcèlement judiciaire".
La militante "est la personne la plus déterminée que je connaisse", confie à l'AFP son mari Taghi Rahmani, réfugié depuis 2012 en France avec leurs deux jumeaux, aujourd'hui âgés de 17 ans. Ce vendredi, l'ONU a profité de cette récompense pour demander la libération de la lauréate, ainsi que celle de tous les défenseur·ses des droits humains emprisonné·es en Iran.