Miss Evergreen Bangladesh 2023
© capture écran Youtube / @ MissEvergreen BD

Une “vic­toire pour les mil­liers de femmes trans” : au Bangladesh, une miss trans­genre délivre un mes­sage d’espoir à sa communauté

Yasin Ahmed Sokal, une femme trans du Bangladesh, a été élue deuxième dauphine de Miss Evergreen Bangladesh 2023, l’un des concours de miss les plus prestigieux du pays.

À 24 ans, Yasin Ahmed Sokal est devenue, en ce mois de novembre, la deuxième dauphine de Miss Evergreen Bangladesh, prestigieux concours de miss bangladaises. Un sacre qui réjouit cette femme trans, qui n’aurait pas pu imaginer un jour être célébrée de cette manière dans un pays où les discriminations et violences envers les personnes trans sont encore monnaie courante. Au-delà d’une réussite personnelle, la jeune femme y voit ainsi une “victoire pour les milliers de femmes trans” de son pays, dont certaines sont encore abandonnées par leur famille ou leur communauté et parfois poussées à la mendicité ou au travail du sexe.

J’espère avoir pu apporter une lueur d’espoir aux femmes trans” du Bangladesh, a témoigné la gagnante, à Dacca, la capitale du pays. Si la deuxième dauphine se sent “chanceuse” d’être soutenue et aimée par sa famille, elle n’en a pas moins été “victime de harcèlement à l’école et à l’université”. Yasin Ahmed Sokal a grandi dans un village à soixante kilomètres à l’est de Dacca, dans un environnement rural hostile à sa transidentité. Aujourd’hui étudiante en mode dans la capitale, elle considère que son titre de miss “est la preuve qu’[elle est] une femme”. Et que “grâce au concours, les gens ont enfin pu être sensibles à [sa] beauté”. La deuxième dauphine espère que cette victoire enverra “un message d’espoir à toutes les personnes transgenres” qui n’ont pas fait leur coming out. Au Bangladesh, pays à majorité musulmane, les mentalités à l’égard des personnes trans n’évoluent que lentement et la loi pénalise toujours l’homosexualité depuis l’époque coloniale.

Depuis 2018, deux personnes transgenres ont néanmoins remporté des élections municipales dans le pays et les employeur·euses passent peu à peu outre les préjugés pour recruter des personnes trans. Pour sa part, Yasin Ahmed Sokal rêve de devenir mannequin et de présenter des conférences ainsi que des émissions culturelles. Elle se dit fière d’elle-même et retient de son parcours qu’il ne faut jamais se laisser définir par les autres. “J’ai toujours essayé de vivre comme j’aime vivre […] On peut ne pas aimer une couleur de la nature, mais on ne peut pas nier” son existence, explique-t-elle.

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