Ces cinq Afghanes n’avaient pas pu bénéficier des ponts aériens vers les pays occidentaux lors de la chute du pouvoir aux mains des talibans en août 2021. Elles avaient dû s'exiler par leurs propres moyens au Pakistan.
Ce lundi 4 septembre en France, cinq femmes afghanes ont été accueillies en France, plusieurs mois après avoir fui le régime taliban qui a repris le pouvoir à l’été 2021. Elles n’avaient pas pu bénéficier des ponts aériens vers les pays occidentaux lors de la chute du pouvoir aux mains des talibans et avaient dû s'exiler par leur propre moyen au Pakistan, pays voisin de l'Afghanistan. Ces femmes exerçaient des professions intellectuelles : ancienne directrice de l'université des Sciences, consultante pour des ONG, présentatrice de télévision ou encore enseignante dans une école secrète de Kaboul.
Les cinq Afghanes, dont une est accompagnée de trois enfants, ont atterri à l'aéroport de Roissy cet après-midi. Elles vont ensuite être hébergées dans un centre de transit en Ile-de-France puis enregistrées comme demandeuses d'asile avant de rejoindre des hébergements de longue durée. Le préfet Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), a indiqué à franceinfo que ce genre d'opération d'évacuation est « amenée à se reproduire si d'autres femmes correspondant à ce profil ont trouvé refuge au Pakistan ». Selon Solène Chalvon-Fioriti, membre du collectif Accueillir les Afghanes, les cinq femmes afghanes « ont été réduites à des moins que rien au Pakistan, qui n'est pas du tout un pays protecteur pour les femmes et encore moins pour les Afghanes, parce que c'est un pays en pleine crise économique », a‑t-elle déclaré dans un entretien accordé à franceinfo ce lundi.
L’arrivée des cinq Afghanes n’est pas une décision politique mais le fruit du travail des militant·es qui ont bataillé « pour obtenir des visas à ces femmes », déplore auprès de l'AFP Delphine Rouilleault, directrice générale de France terre d'asile. Selon les autorités françaises, 15 769 personnes ont été évacuées entre le printemps 2021 et fin juillet 2023.
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