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La jour­na­liste russe anti-​guerre Marina Ovsyannikova relâ­chée après une brève interpellation

Marina Ovsyannikova, célèbre pour avoir inter­rom­pu en mars un jour­nal télé­vi­sé russe en bran­dis­sant une pan­carte dénon­çant la guerre en Ukraine, a été inter­pel­lée dimanche 17 juillet pour avoir de nou­veau pro­tes­té contre la guerre, avant d’être relâchée.

Aucune décla­ra­tion offi­cielle sur les rai­sons de son inter­pel­la­tion dimanche 17 juillet, mais celle-​ci inter­vient deux jours après que Marina Ovsyannikova a mani­fes­té seule près du Kremlin en bran­dis­sant une pan­carte cri­ti­quant l’intervention mili­taire russe en Ukraine. « Marina a été arrê­tée. Il n’y aucune infor­ma­tion sur l’endroit où elle se trouve », a indi­qué un mes­sage publié dimanche sur le compte Telegram de la jour­na­liste russo-​ukrainienne. Un mes­sage accom­pa­gné de trois pho­tos sur les­quelles on voit la jour­na­liste de 44 ans être emme­née vers un four­gon blanc par deux poli­ciers, après avoir été inter­pel­lée alors qu’elle se dépla­çait à vélo.

Vendredi 15 juillet, la jour­na­liste russe a en effet publié sur Telegram des images d’elle bran­dis­sant près du Kremlin une pan­carte évo­quant la mort d’enfants ukrainien·nes et qua­li­fiant Vladimir Poutine d'« assas­sin ». Mais selon son avo­cat inter­ro­gé par France Info, sa récente inter­pel­la­tion serait plu­tôt en lien avec son action du 13 juillet où elle avait de nou­veau expri­mé ses posi­tions anti-​guerre. Devant le tri­bu­nal de Basmanny, la jour­na­liste était, en effet, venue expri­mer son sou­tien au dépu­té muni­ci­pal Ilya Iachine, arrê­té pour « dif­fu­sion de fausses infor­ma­tions » sur l'armée et condam­né à deux mois de déten­tion provisoire.

Les pour­suites « pour­raient arri­ver bientôt »

Si Marina Ovsyannikova a été relâ­chée dimanche quelques heures après son inter­pel­la­tion, elle risque une amende « équi­va­lente à 600–900 dol­lars », a expli­qué son avo­cat à France Info. Concernant son action devant le Kremlin du 15 juillet, les pour­suites « pour­raient arri­ver bien­tôt », redoute son avo­cat. Pour publi­ca­tion de « fausses infor­ma­tions » et « déni­gre­ment » de l'armée, Marina Ovsyannikova risque une lourde peine d'emprisonnement. Pour l'heure, les auto­ri­tés n'ont pas annon­cé l'ouverture d'une enquête pénale contre la journaliste.

Lire aus­si I « Ne croyez pas la pro­pa­gande » : le geste héroïque de Marina Ovsyannikova en plein jour­nal télé­vi­sé russe

Ce n’est pas la pre­mière fois que Marina Ovsyannikova est inter­pel­lée par la police russe pour des actions anti-​guerre. La jour­na­liste est deve­nue mon­dia­le­ment célèbre mi-​mars pour avoir sur­gi en plein jour­nal du jour sur le pla­teau de Pervy Kanal, une chaîne de télé­vi­sion pro-​Kremlin, pour laquelle elle tra­vaillait avec une pan­carte cri­ti­quant l’offensive en Ukraine et la pro­pa­gande des médias contrô­lés par le pou­voir. Interpellée dans la fou­lée, elle avait été relâ­chée le 15 mars avec une amende de 30 000 roubles (243 euros) à payer.

Lire aus­si I La jour­na­liste russe Marina Ovsyannikova assume son geste et veut res­ter en Russie

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