Réouverture des uni­ver­si­tés publiques en Afghanistan : gar­çons et filles désor­mais séparés

Pour la pre­mière fois depuis la prise du pou­voir des tali­bans en août der­nier, des uni­ver­si­tés publiques ont rou­vert ce 2 février. Quelques femmes ont pu assis­ter aux cours mais sépa­rées des élèves masculins. 

woman in blue hijab and abaya
Femmes afghanes ©IsaaK Alexandre KaRslian

C’était une ren­trée « joyeuse » mais tein­tée d’inquiétudes. Les uni­ver­si­tés publiques d’au moins trois pro­vinces afghanes – Laghman, Nangarhar et Helmand – ont rou­vert leur porte ce mer­cre­di 2 février, selon l’AFP. Une pre­mière depuis la prise du pou­voir en août par les tali­bans, avant la réou­ver­ture dans les autres pro­vinces pro­gram­mée pour le 26 février. Jusqu’ici, seules les uni­ver­si­tés pri­vées avaient pu rou­vrir, en septembre.

La Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a qua­li­fié lun­di cette réou­ver­ture de « vrai­ment impor­tante » pour le pays, jugeant « fon­da­men­tal que chaque jeune puisse avoir un accès égal à l'éducation ». Cette reprise des cours inter­vient après des dis­cus­sions fin jan­vier entre les tali­bans et des diplo­mates occi­den­taux en Norvège, pre­mier pays euro­péen à rece­voir les fon­da­men­ta­listes isla­mistes depuis le mois d'août.

« C’est un moment de joie de reprendre nos cours, mais nous sommes tou­jours inquiets que les tali­bans puissent arrê­ter [les étu­diants] », a réagi Zarlashta Haqmal, étu­diante en droit et sciences poli­tiques à l’université de Nangarhar à Jalalabad au micro de l’AFP. Si la reprise des cours a été accueillie avec joie et sou­la­ge­ment, elle n’a pas fran­che­ment atti­ré les foules, comme l’ont consta­té les jour­na­listes de l’AFP. À l’université de Laghman, par exemple, elles n’étaient qu’une poi­gnée de jeunes femmes, vêtues de niqab à fran­chir l’enceinte du campus.

Classes non-​mixtes

Depuis leur prise de pou­voir en août der­nier, les tali­bans s'efforcent d'afficher une image d'ouverture et de modé­ra­tion affir­mant être moins stricts que dans le pas­sé. Lorsqu'ils étaient au pou­voir entre 1996 et 2001, l'éducation des filles et femmes était alors inter­dite. Si les filles ont pu retrou­ver cette fois les bancs des facs, elles doivent désor­mais faire classe sépa­rées des gar­çons. Une pre­mière pour le pays, car avant la prise de pou­voir des tali­bans en août der­nier, gar­çons et filles étu­diaient ensemble. « Tout le monde peut venir. De 8h à 12h, les cours sont réser­vés aux femmes, et de 13h à 16h les classes auront lieu pour les hommes », a confir­mé un employé de l’université à l’AFP. Les cours auront désor­mais lieu confor­mé­ment à la cha­ria, la loi islamique. 

Une loi isla­mique qui réprime les liber­tés fon­da­men­tales des femmes afghanes. Elles sont tou­jours lar­ge­ment exclues des emplois du sec­teur public, et elles doivent être accom­pa­gnées d’un homme et de leur famille proche pour des longs tra­jets. Si les uni­ver­si­tés leur ont rou­vert les portes, les filles n’ont tou­jours pas accès aux col­lèges et lycées. Les éta­blis­se­ments du secon­daire ont rou­verts en sep­tembre der­nier, uni­que­ment pour les ensei­gnants et élèves mas­cu­lins. Les filles devraient pou­voir y retour­ner d’ici fin mars, ont pro­mis les talibans. 

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