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© Sécurité Routière

Florence Lawrence : pion­nière de la sécu­ri­té routière

Considérée comme la pre­mière grande actrice du ciné­ma muet hol­ly­woo­dien, Florence Lawrence est aus­si une illustre inven­trice dans le milieu de l'automobile. Aux côtés d'une dizaine d'autres femmes, l'actrice a mis au point, il y a un siècle déjà, les ancêtres du cli­gno­tant et des feux stop. 

Qui a dit qu'on ne pou­vait pas briller sous le feu des pro­jec­teurs et révo­lu­tion­ner l'automobile ? Florence Lawrence en est l'illustre exemple. Cette actrice hol­ly­woo­dienne de renom­mée a sur­tout contri­bué à faire avan­cer les inven­tions auto­mo­biles, comme une dizaine d'autres femmes durant les trois der­niers siècles, récem­ment mises en lumière dans le cadre d'une cam­pagne de la Sécurité rou­tière. Alors qu'elle menait une car­rière de rêve dans le ciné­ma hol­ly­woo­dien, Florence Lawrence a eu une vie aux mul­tiples pas­sions, dont celles de l'invention et de l'automobile. Prise d'enthousiasme, l'actrice a mul­ti­plié les inven­tions auto­mo­biles. Cette célèbre incon­nue a en effet créé les ancêtres des cli­gno­tants et des feux stops. 

Née le 2 jan­vier 1886 à Hamilton au Canada, Florence Lawrence est la fille de la célèbre comé­dienne Charlotte Bridgwood, une actrice de vau­de­ville qui a chan­gé son nom en Lotta Lawrence. Rapidement, Florence Lawrence suit les traces de sa mère. Dès l'âge de trois ans, elle monte sur scène pour un numé­ro de danse et de chant. Un début de car­rière qui lui vaut le sur­nom de « Baby Flo ». À vingt ans, l'actrice part vivre à New York où elle est repé­rée par plu­sieurs com­pa­gnies ciné­ma­to­gra­phiques, relate RTL.

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Florence Lawrence a obte­nu son pre­mier rôle au ciné­ma en 1907 dans le film Daniel Boone, un wes­tern amé­ri­cain. Elle a ensuite réa­li­sé plus de 250 films. La plu­part des films dans les­quels elle tour­nait étaient ce qu'on appe­lait des « one-​reelers », des petites pro­duc­tions tour­nées en une semaine ou moins. À cette époque les films n'étaient pas cré­di­tés et Florence Lawrence tour­nait ano­ny­me­ment. Mais rapi­de­ment, l'actrice a été recon­nue pour sa beau­té et citée sous le sur­nom de « The Biograph Girl », du nom de le mai­son de ciné­ma pour laquelle elle tra­vaillait. L'actrice a été véri­ta­ble­ment recon­nue comme « pre­mière star du ciné­ma muet » en deve­nant, au cours de sa car­rière, l'actrice prin­ci­pale du stu­dio IMP Company, dans le New Jersey, créé par Carl Laemmle, fon­da­teur de Universal Pictures. 

L'automobile, une his­toire de famille 
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© Capture d'écran de Annuel Auto 

Florence Lawrence hérite de la pas­sion pour l'automobile, en plus de celle de la scène, grâce, encore une fois, à sa mère. En 1913, après ses pre­miers pas dans le ciné­ma et le début de la géné­ra­li­sa­tion de l'automobile, l'actrice s'achète sa propre voi­ture. Une acqui­si­tion raris­sime pour l'époque.

Elle tient aus­si de sa mère son appé­tence pour l'invention. Comme on dit, telle mère, telle fille. Aussi sur­pre­nant soit-​il, Lotta Lawrence a contri­bué à l'amélioration des pre­miers essuies-​glaces en les ren­dant élec­triques. Elle avait d'ailleurs dépo­sé un bre­vet à ce sujet en 1917. Selon des chercheur·ses du Massachusetts Institute of Technology (MIT), alors que le mar­ché de l'automobile était en plein essor et que Lotta Lawrence était plus douée pour les inven­tions que le busi­ness, l'actrice mère a vu son inven­tion volée par Ford, lais­sant, une fois de plus, le nom d'une femme tom­ber aux oubliettes. 

De mul­tiples inven­tions à son arche 

Comme pour beau­coup d'entre nous encore aujourd'hui, Florence Lawrence était frus­trée de ne pas savoir si les conducteur·rices qui se bala­daient sur les routes avec elle allaient tour­ner ou s'arrêter. Pour pal­lier ce pro­blème de sécu­ri­té rou­tière, l'actrice fille a fabri­qué en 1914 un bras méca­nique qui per­met­tait, lorsqu’on appuyait sur un bou­ton, de faire se lever et se bais­ser un dra­peau à l’arrière de la voi­ture, d’un côté ou de l’autre, pour indi­quer que le·la conducteur·rice allait tour­ner. Florence Lawrence venait d'inventer l'ancêtre du clignotant. 

L'actrice hol­ly­woo­dienne a ensuite ima­gi­né un autre méca­nisme, celui du feu stop. Sur le même prin­cipe que les cli­gno­tants, Florence Lawrence avait conçu un dra­peau, posi­tion­né à l'arrière du véhi­cule, qui se levait immé­dia­te­ment lorsqu'une per­sonne appuyait sur les freins. Encore une inven­tion dont toutes nos voi­tures sont équi­pées aujourd'hui.

Or, l'illustre actrice hol­ly­woo­dienne n'avait bre­ve­té aucune de ses inven­tions qui ont été reprises plus tard par General Motors Electric. Et comme le rap­pelle le film Babylon de Damien Chazelle, sor­ti le 18 jan­vier 2023 : au ciné­ma, la célé­bri­té n'est qu'éphémère. La fin du ciné­ma muet a mis un terme à sa car­rière et l'actrice n'a donc tou­ché aucune com­pen­sa­tion finan­cière pour ses inven­tions. Elle a fini par perdre, pen­dant la Grande Dépression, une grande par­tie de la for­tune qu'elle s'était construite durant sa car­rière d'actrice. Entre mariage catas­tro­phique et mala­die incu­rable, l’actrice a mis fin à ses jours en 1938. Aujourd'hui peu de per­sonnes se sou­viennent de celle qui a révo­lu­tion­né notre sécu­ri­té rou­tière, cas­sant alors, il y a un siècle déjà, les sté­réo­types de genre. 

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