#RelèveFéministe : un col­lec­tif de mili­tantes réclame la démis­sion d'Adrien Quatennens de son man­dat de député

Dans une tri­bune publiée mar­di dans Libération et moti­vée par la ges­tion de l'affaire Quatennens à La France insou­mise, plus de 550 mili­tantes fémi­nistes dénoncent les ater­moie­ments des par­tis face aux accu­sa­tions de vio­lences de genre dont de nom­breux hommes poli­tiques font l'objet.

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8 mars 2021 à Paris © A.C.

« Les fémi­nistes alarmé·e·s guettent les réac­tions des cadres du par­ti qui, eux, regardent leurs pompes. » Dans une tri­bune publiée dans Libération mar­di 20 sep­tembre et inti­tu­lée Violences sexistes et sexuelles : l’impunité est révo­lue, place à la relève fémi­niste, un nou­veau col­lec­tif du nom de #RelèveFéministe pour­fend la ges­tion par les par­tis poli­tiques des affaires de vio­lences sexuelles et sexistes. Plus de 550 mili­tantes fémi­nistes y dénoncent une « omer­ta qui per­dure grâce à des com­pli­ci­tés, des com­por­te­ments et une lâche­té conni­vente ».

"Une gifle est un acte de vio­lence physique"

En ligne de mire, évi­dem­ment, les réac­tions de sou­tien au dépu­té Adrien Quatennens, accu­sé de vio­lences conju­gales, de la part de certain·es membres de La France insou­mise (LFI) et par­mi elles, « les pro­pos insup­por­tables tenus sur le sujet par Jean-​Luc Mélenchon, lea­der de La France insou­mise ». Dans un tweet, ce der­nier avait salué « [la] digni­té et [le] cou­rage » d'Adrien Quatennens après que celui-​ci a admis dimanche les infor­ma­tions divul­guées par Le Canard Enchaîné mer­cre­di 14 sep­tembre. « Les faits avoués sont clairs : une gifle est un acte de vio­lence phy­sique, la confis­ca­tion d’un télé­phone et l’envoi de « trop de tex­tos » cor­res­pondent à des vio­lences psy­cho­lo­giques », tem­pêtent les signataires. 

Lire aus­si l Violences conju­gales : après le retrait d’Adrien Quatennens, malaise et dis­sen­sions chez LFI

Loin de se satis­faire de la mise en retrait du dépu­té de ses fonc­tions de coor­di­na­teur de LFI, elles réclament sa démis­sion de son man­dat de dépu­té LFI du Nord : « Si Adrien Quatennens ne fait à ce stade pas l’objet d’une condam­na­tion judi­ciaire, ses aveux le rendent poli­ti­que­ment res­pon­sable. C’est pour­quoi nous, fémi­nistes, ne nous satis­fai­sons pas du retrait d’Adrien Quatennens de ses res­pon­sa­bi­li­tés au sein de LFI – ce que le par­ti aurait d’ailleurs dû deman­der en amont – exi­geons qu’il démis­sionne de son man­dat par­le­men­taire, et que la cel­lule VSS [vio­lences sexistes et sexuelles, ndlr] de LFI envi­sage sérieu­se­ment tous les degrés de sanc­tions disponibles. »

"Système de pro­tec­tion des agres­seurs, tous par­tis confondus"

Mais ces mili­tantes – dont les noms les plus connus sont Marie Coquille-​Chambel, ins­ti­ga­trice du #MeTooThéâtre, Anaïs Bourdet, fon­da­trice de Paye ta schneck, la chan­teuse Mathilde ou encore la comé­dienne Klaire fait Grr – sont loin de se limi­ter à la seule affaire Quatennens. Elles listent les pré­cé­dentes affaires de vio­lences envers les femmes dont ont été accu­sés des hommes res­pon­sables poli­tiques ou asso­cia­tifs et réclament un chan­ge­ment de sys­tème : « Julien Bayou, pour lequel la com­mis­sion interne d’EE-LV a été sai­sie pour vio­lences psy­cho­lo­giques. Thomas Piketty. Puis Maxime Cochard au PCF et Benjamin Amar à la CGT, accu­sés de viol. Samir Elyes, du comi­té Adama, mis en cause pour vio­lences phy­siques et psy­cho­lo­giques. […] Au-​delà des affaires Quatennens, Coquerel, Elyes ou Bouhafs, au-​delà de Darmanin, Abad, Zemmour, Baupin, Lassalle, Hulot, etc., c’est un sys­tème de pro­tec­tion des agres­seurs, tous par­tis confon­dus, que nous dénonçons. »

Et de pré­ve­nir : « Aux mas­cu­li­nistes et à leurs allié·e·s, aux com­plices et ceux qui se taisent, nous disons que l’heure de l’impunité et de la toute-​puissance est révo­lue. » Puisque les par­tis sont « inca­pables de faire mieux » quand il s'agit de se déso­li­da­ri­ser de res­pon­sables poli­tiques mis en cause dans des affaires de vio­lences sexistes et sexuelles, « il est temps de pas­ser la main ». Ces mili­tantes entendent se faire une « place poli­tique » et l'assurent : « Sur tous les fronts, la relève sera féministe. »

Lire aus­si l Sandrine Rousseau accuse Julien Bayou de vio­lences psy­cho­lo­giques à l'encontre d'une ex-compagne

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