👑 On fait le bilan : les vic­toires fémi­nistes de 2020 👑

Causette fait le point sur les nou­velles du monde dont nous pou­vons nous réjouir sur le front des luttes pour les droits des femmes.

grayscale photo of woman walking on pedestrian lane
© Maico Pereira

On le sait depuis Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suf­fi­ra d’une crise poli­tique, éco­no­mique ou reli­gieuse pour que les droits des femmes soient remis en ques­tion. » La crise mon­diale de la Covid, sani­taire autant qu’économique, n’a pas man­qué de nous faire véri­fier l’adage. A l’échelle indi­vi­duelle, les femmes ont été en pre­mière ligne du front des métiers du care, dans une pos­ture sou­vent sacri­fi­cielle pour le bien de la com­mu­nau­té. Le confi­ne­ment, qui a relé­gué d’autres femmes à leurs foyers, a eu lui aus­si trop sou­vent de ter­ribles consé­quences : au mieux, aug­men­ta­tion des inéga­li­tés en matière de par­tage des tâches, au pire, accrois­se­ment des vio­lences conju­gales.
Outre le coro­na­vi­rus, des forces conser­va­trices ont fait de la résis­tance face au pro­grès pour les droits des femmes par­tout dans le monde : c’est la Pologne qui cherche à inter­dire tota­le­ment l’avortement, le Japon qui repousse ses objec­tifs de pro­gres­sion de la pari­té femmes-​hommes, ou encore l’Arabie saou­dite qui vient de mettre en pri­son la mili­tante fémi­niste Loujain al-​Hathloul.
A l’heure du bilan et sans naï­ve­té aucune, Causette vous pro­pose tout de même une recen­sion de dix bonnes nou­velles pour les droits des femmes de par le monde, comme autant de suc­cès fémi­nistes dont nous pou­vons nous réjouir. Tout en res­tant vigi­lantes face à la pré­ca­ri­té de ces vic­toires, puisqu’il suf­fi­ra d’une nou­velle crise…

L'Argentine léga­lise l’avortement 

Ce 30 décembre, une marée de femmes vêtues de la cou­leur de leur lutte, le vert, a enva­hi les rues de Buenos Aires. Une immense fureur de joie chez elles, des fris­sons soli­daires chez nous à les voir exul­ter. Après des années de com­bat, les Argentines ont enfin arra­ché à leurs par­le­men­taires le droit à l'avortement. Après la chambre des dépu­tés le 11 décembre, le Sénat argen­tin a approu­vé sa léga­li­sa­tion, à 38 voix contre 29 (et une abstention). 

L'Argentine rejoint dans la liste des pays d'Amérique latine à auto­ri­ser sans condi­tion l'IVG Cuba, l’Uruguay, le Guyana et, au Mexique, la ville de Mexico et l'Etat de Oaxaca. Les dis­sen­sions entre pro et anti-​avortement ont été jusqu'au bout très vives, dans un pays tra­di­tion­nel­le­ment catho­lique et alors que les séna­teurs avaient reje­té un texte simi­laire en 2018. Depuis 1921, la loi était inchan­gée, et auto­ri­sait uni­que­ment des inter­rup­tions de gros­sesse dans le cas de viol ou de dan­ger pour la vie de la mère. Toutes nos féli­ci­ta­tions aux mili­tantes argen­tines qui viennent de gagner leur droit à dis­po­ser de leur corps comme elles l'entendent des années de luttes.

Le Soudan et le Tchad ren­forcent leurs lois contre l’excision

Après le Soudan en mai 2020, le Tchad a emboî­té le pas de son pays voi­sin et cri­mi­na­li­sé les muti­la­tions sexuelles en sep­tembre der­nier. Bien que ces pra­tiques soient inter­dites par la loi depuis 2002, de très nom­breuses exci­seuses les effec­tuent clan­des­ti­ne­ment, sou­te­nues par des familles de jeunes femmes, qui sou­haitent per­pé­tuer une tra­di­tion ances­trale très ancrée. Face à l’échec de la sen­si­bi­li­sa­tion ini­tiée par l’Eglise catho­lique, et suite à un rap­port alar­mant de l’ONU qui rap­porte qu’aujourd’hui, 80% des filles de 5 à 14 ans sont exci­sées, les auto­ri­tés sou­da­naise et tcha­dienne ont mis en place ce ren­for­ce­ment légis­la­tif qui qua­li­fie de crime la muti­la­tion géni­tale fémi­nine, aupa­ra­vant consi­dé­ré uni­que­ment comme un délit. L’excision d’une jeune femme, qu’elle soit pra­ti­quée dans un éta­blis­se­ment médi­cal ou non, est désor­mais punie de trois ans d’emprisonnement assor­tis d’une amende, au Tchad comme au Soudan.

Des pro­tec­tions hygié­niques gra­tuites pour toutes en Ecosse

L’Ecosse est deve­nue en février le pre­mier pays du monde à four­nir gra­tui­te­ment des pro­tec­tions hygié­niques à toutes les femmes, sans condi­tion d’âge ou de res­sources. À l’initiative de la dépu­tée Monica Lennon, la loi a mis en place la dis­tri­bu­tion de tam­pons et de ser­viettes hygié­niques dans des lieux pré­vus à cet effet : phar­ma­cies, centres d’accueil de jeunes et cabi­nets médicaux. 

La Nouvelle-​Zélande s’est éga­le­ment enga­gée dans la lutte contre la pré­ca­ri­té mens­truelle en met­tant en place en juin 2020 une dis­tri­bu­tion de pro­tec­tions hygié­niques gra­tuites dans quinze écoles du pays pour des jeunes filles de 9 à 18 ans.

Cette ini­tia­tive a fina­le­ment trou­vé de l’écho en France, bien que le sujet de la pré­ca­ri­té mens­truelle ait déjà été sou­le­vé par les mili­tantes fémi­nistes et Patricia Schillinger, séna­trice du Haut-​Rhin, dans un rap­port qu’elle a rédi­gé et trans­mis au gou­ver­ne­ment en novembre 2019. C’est en sep­tembre de cette année que la gra­tui­té des pro­tec­tions est enfin expé­ri­men­tée dans des centres d’accueil, d’hébergement, des pri­sons pour femmes mais aus­si lors de la dis­tri­bu­tion de kits d‘hygiène auprès de femmes SDF. Le bud­get alloué à ce pro­jet est de 1 mil­lion d’euros.

Lire aus­si l Précarité mens­truelle : ça bouge enfin !

Selon l’association Règles élé­men­taires, 1,7 mil­lion de femmes sont vic­times de pré­ca­ri­té mens­truelle en France en 2020. 

Le Danemark place le consen­te­ment au cœur de sa loi péna­li­sant le viol

Enfin ! Le Danemark a adop­té en décembre 2020 un pro­jet de loi visant à qua­li­fier de viol tout acte sexuel sans consentement. 

Amnesty International dénon­çait encore dans un rap­port de 2019 le fort taux de viols dans les pays nor­diques, notam­ment dans le milieu étu­diant, et l’impunité qui y est asso­ciée. 30 % des Danoises auraient été vic­times de viol au moins une fois dans leur vie contre 22 % en moyenne dans l’Union Européenne. Il est temps que ces chiffres baissent dras­ti­que­ment, et cela pas­se­ra par une recon­nais­sance et un sui­vi des vic­times, enfin amor­cés au Danemark. 

Désormais, la qua­li­fi­ca­tion de viol est sys­té­ma­tique en matière d’acte sexuel sans consen­te­ment, qu’il y ait vio­lence asso­ciée ou non. Une per­sonne peut donc être accu­sée de viol si sa ou son par­te­naire ne donne pas expli­ci­te­ment son accord. En Suède, depuis l’entrée en vigueur en 2018 d’une loi simi­laire, le nombre de condam­na­tions pour viol a aug­men­té de 75%.

A Hawaï, le plan de relance sera « fémi­niste »

Si, en France, les débats sur la sor­tie de crise éco­no­mique post-​Covid se sont cen­trés sur la pos­si­bi­li­té d’une relance « verte », le petit Etat amé­ri­cain d’Hawai pro­pose une autre vision. Dans cet archi­pel du Pacifique, la Commission d’Etat sur le sta­tut des femmes a sou­mis en avril au gou­ver­ne­ment un « plan de relance éco­no­mique fémi­niste » et, fin décembre, trois com­tés sur cinq que compte Hawai avaient vali­dé son principe.

L’équité et la jus­tice sociale sont au cœur du pro­gramme, afin de pro­fi­ter de la relance pour lut­ter contre les inéga­li­tés éco­no­miques entre les femmes et les hommes. Le rap­port remis au gou­ver­ne­ment dénonce un sexisme sys­té­mique à Hawai et estime ain­si que pour un dol­lar gagné par un homme, une femme autoch­tone ne gagne­ra que 70 cents. Il pro­pose donc de déve­lop­per les aides sociales et mini­mums sala­riaux – notam­ment en faveur des mères céli­ba­taires -, de créer des congés payés fami­liaux – une rare­té aux Etats-​Unis – et de don­ner accès aux femmes aux « emplois verts », jusqu’ici pré­ro­ga­tive mas­cu­line. L’approche, qui se veut « holis­tique », est aus­si cen­sée favo­ri­ser l’économie cir­cu­laire et avoir un impact favo­rable sur l’environnement.

S’il fau­dra plu­sieurs mois pour se rendre compte de la mise en œuvre réelle de ces pro­po­si­tions, on ne peut que saluer l’initiative, qui ins­taure le prin­cipe d’intégration de lutte contre les inéga­li­tés de genres dans les prises de déci­sions économiques.

Le Liban cri­mi­na­lise le har­cè­le­ment sexuel

Etat en faillite, pau­vre­té galo­pante, explo­sion qui a fait 204 morts et plus de 6 500 bles­sés à Beyrouth en août : on sait le Liban exsangue alors on ne pour­ra que se réjouir de cette nou­velle tom­bée fin décembre. Le par­le­ment liba­nais vient de voter une loi cri­mi­na­li­sant le har­cè­le­ment sexuel, notam­ment au tra­vail, et c’est une pre­mière dans le pays. La pro­po­si­tion de loi était por­tée depuis deux ans par la dépu­tée chiite Inaya Ezzedine, du mou­ve­ment Amal.

Si ces nou­velles dis­po­si­tions res­tent impar­faites, notam­ment parce que cer­taines ONG craignent que les vic­times n’osent pas por­ter plainte dans le cadre d’une affaire pénale et donc publique, contrai­re­ment à l’anonymat de la cor­rec­tion­nelle, c’est néan­moins un pas dans la lutte contre les vio­lences faites aux femmes. Notamment car, par la même occa­sion, des amen­de­ments ont été appor­tés à la loi contre les vio­lences domes­tiques, qui per­met désor­mais le retrait de la garde des enfants à un conjoint violent.

A Singapour, Nicole Lim fait un car­ton avec son pod­cast fémi­niste Something pri­vate

Nicole Lim n’a que 24 ans mais elle s’est déjà ren­due indis­pen­sable aux oreilles de mil­liers de Singapouriennes et même de Malaisiennes ou d’Indonésiennes. Depuis août 2019, la jeune femme parle ouver­te­ment de sexe, de plai­sir et d’intimité en anglais dans son pod­cast Something pri­vate. Règles, mas­tur­ba­tion, consen­te­ment, sexua­li­té des per­sonnes han­di­ca­pées… Le pod­cast réso­lu­ment fémi­niste de Nicole Lim crève tout azi­mut les abs­cès des socié­tés patriar­cales de Singapour et des pays limi­trophes. A écou­ter de toute urgence pour celles qui veulent com­prendre les luttes et les aspi­ra­tions des jeunes femmes en Asie du Sud Est.

La fin de l’ère Trump marque le retour au pou­voir des femmes américaines

Un vent nou­veau souffle pour les Américaines, après quatre années de sexisme éta­tique sous Trump. Depuis son élec­tion à la Maison Blanche, Joe Biden a mis les femmes à l’honneur, avant tout avec la nomi­na­tion de sa vice-​présidente Kamala Harris. L'ex-sénatrice décroche un poste encore jamais dévo­lu à une femme, et est aus­si la pre­mière per­sonne noire d’origine asia­tique à occu­per cette fonction. 

Lire aus­si : Élections amé­ri­caines : Kamala Harris fera-​t-​elle gagner Joe Biden ?

Le nou­veau pré­sident amé­ri­cain ayant déjà 78 ans, ne bri­gue­ra cer­tai­ne­ment pas de nou­veau man­dat, ce qui ins­crit Kamala Harris comme légi­time héri­tière du bureau ovale. Rendez-​vous dans 4 ans !

La com­mu­ni­ca­tion de la mai­son blanche revient éga­le­ment à une équipe 100% fémi­nine, avec Kate Bedingfield nom­mée direc­trice du ser­vice après avoir accom­pa­gné Joe Biden lors de sa cam­pagne, et Jen Psaki, qui a déjà tra­vaillé sous le gou­ver­ne­ment Obama, en tant qu’attachée de presse.

D'autres postes exé­cu­tifs d'importance sont aus­si dévo­lus à des femmes. Si sa nomi­na­tion est confir­mée par le Sénat, Deb Haaland devien­dra la pre­mière femme amé­rin­dienne à occu­per un poste minis­té­riel de grande impor­tance : l’Intérieur. La tout juste sexa­ge­naire, membre de la tri­bu Laguna Pueblo au Nouveau-​Mexique, sera char­gée en tout pre­mier lieu de la lutte contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Pour diri­ger la poli­tique com­mer­ciale éta­su­nienne, Joe Biden a choi­si Katherine Tai, avo­cate d’origine taï­wa­naise qui parle cou­ram­ment man­da­rin, un atout cer­tain dans les rela­tions sino-​américaines. Et pour ter­mi­ner avec la liste fémi­nine à de hauts postes de l’administration Biden, quatre femmes sont nom­mées pour accom­pa­gner le redres­se­ment éco­no­mique du pays : Janet Yellen, ex-​présidente de la Réserve Fédérale, à la tête du Trésor, Neera Tanden, consul­tante éco­no­mique d’origine indienne, au poste de direc­trice du Bureau de la ges­tion et du bud­get, Cecilia Rouse, afro-​américaine, pren­drait la direc­tion du Conseil Economique au pré­sident, et enfin Heather Boushey, spé­cia­liste des inéga­li­tés entre hommes et femmes sur le mar­ché du tra­vail, vien­drait ren­for­cer ce ser­vice à la Maison Blanche. Ces nomi­na­tions actent une rup­ture radi­cale avec la poli­tique Trump, qui n’avait élu à des postes clés uni­que­ment des hommes blancs, et ma foi, ça nous réjouit !

Entre flux et reflux, la vague #MeToo conti­nue d'inonder la planète

L’année 2020 a débu­té sur la reten­tis­sante condam­na­tion à 23 ans de pri­son, le 24 février, d’Harvey Weinstein, pour viols et agres­sions sexuelles. Une vic­toire pour les vic­times du pro­duc­teur amé­ri­cain qui avaient lan­cé le mou­ve­ment #MeToo, mais aus­si un signe d’espoir pour les mil­lions de femmes ano­nymes qui, aux quatre coins de la pla­nète, libèrent leur parole sur la vio­lence sexuelle qu’elles ont subie.
Depuis, les dénon­cia­tions et appels à jus­tice uti­li­sant le slo­gan #MeToo ou son corol­laire #IWas (pré­ci­sant l’âge auquel les vic­times ont été abu­sées) conti­nuent de pleu­voir sur l’ensemble des conti­nents. Certes,l’acquittement de l’animateur télé Gilbert Rozon au Canada le 15 décembre, dans un pro­cès emblé­ma­tique lui aus­si, a quelque peu ter­ni le tableau. De la libé­ra­tion de la parole à l'obtention de jus­tice, la route est longue mais mal­gré cela, #MeToo conti­nue coûte que coûte d’essaimer. Voici quelques exemples. 

En France, le mou­ve­ment #IWasCorsica s’est orga­ni­sé sur les réseaux sociaux dès le prin­temps pour ras­sem­bler des vic­times com­munes de plu­sieurs hommes et ten­ter d’obtenir jus­tice mal­gré le mau­vais accueil de la police. 

Au Cameroun en juillet, des ath­lètes ont accu­sé le pré­sident de la Fédération natio­nale de kara­té d’attouchements et har­cè­le­ment, avec dépôt de plainte. Le même mois, la libé­ra­tion de la parole se relan­çait en Egypte, suite à une his­toire de viol dans le milieu estu­dan­tin aisé du Caire.

En Turquie, des voix de vic­times secouent la cor­po­ra­tion des avo­cats (en juin) autant que le milieu lit­té­raire (en novembre), et cer­taines dénon­cia­tions ont abou­ti à une enquête judiciaire.

En novembre en Suisse, la RTS a été contrainte de mettre au point une charte anti-​harcèlement et de sus­pendre deux cadres du média public après la révé­la­tion de cas de har­cè­le­ment sexuel.

En Chine, grâce à la per­sé­vé­rance de la jeune vic­time Zhou Xiaoxuan – deve­nue une des figures de #MeToo en Chine – le pro­cès pour har­cè­le­ment sexuel de Zhu Jun, un ani­ma­teur de télé­vi­sion vedette, s’est ouvert début décembre. Une avan­cée énorme dans le pays, qui s’accompagne d’une bande-​son : la chan­teuse grand public Tan Weiwei vient de sor­tir un album très remar­qué par l’internet chi­nois évo­quant à mots ouverts les vio­lences faites aux femmes dans son pays. Chacun des titres de l’album porte le nom d’une femme, célèbre ou ano­nyme. A prio­ri, le suc­cès est désor­mais trop fort pour que ces chan­sons soient cen­su­rées par les autorités.

Des avan­cées légis­la­tives notables pour les femmes en France 

Depuis un décret paru au Journal offi­ciel du 6 juin 2020, fai­sant suite à une mesure annon­cée en novembre 2019 lors du Grenelle contre les vio­lences conju­gales, les vic­times peuvent déblo­quer leur épargne sala­riale, ce qui leur per­met de s’éloigner le plus rapi­de­ment pos­sible de leur agres­seur. Jusqu'alors limi­té à un mariage, un Pacs, l'arrivée d'un troi­sième enfant, un divorce ou une sépa­ra­tion, le déblo­cage de l'épargne sala­riale est désor­mais pos­sible en cas de vio­lences com­mises par un (ex)conjoint, un (ex)concubin ou un (ex)partenaire de pacs. Pour en béné­fi­cier, il faut cepen­dant avoir obte­nu d’un juge une ordon­nance de pro­tec­tion inter­di­sant à un conjoint violent de s’approcher de sa vic­time ou de ses proches. 

Le 8 octobre 2020, l’ Assemblée Nationale a adop­té en pre­mière lec­ture une pro­po­si­tion de loi concer­nant l’allongement de la durée de recours à l’avortement de 12 à 14 semaines. Le pre­mier confi­ne­ment au prin­temps der­nier avait sou­le­vé la pro­blé­ma­tique de l’accès à l’IVG et ques­tion­né le ren­for­ce­ment du droit à l’avortement. Par ailleurs, la loi de finan­ce­ment de la sécu­ri­té sociale votée le 14 décembre der­nier, qui met en place une expé­ri­men­ta­tion pour trois ans de la pra­tique de l’IVG chi­rur­gi­cale par les sages-​femmes, jusque là limité·es à la pra­tique de l’IVG médicamenteuse. 

Concernant la durée du congé pater­ni­té en France, inchan­gée depuis 18 ans, elle est pas­sée de 14 à 28 jours, suite à une déci­sion gou­ver­ne­men­tale en sep­tembre 2020 et appli­cable à par­tir du 1er juillet 2021. A l’image des pays scan­di­naves, cette déci­sion rééqui­libre en par­tie la charge paren­tale. La Suède, pion­nière sur le sujet du congé pater­ni­té ins­tau­ré en 1974, pro­pose un sys­tème éga­li­taire où chaque parent doit poser au moins 60 jours et se répar­tir les 360 jours res­tants comme ils l’entendent, ce qui auto­rise en tout sur un couple 480 jours de congés. Si nous en sommes loin en France avec les 28 jours offerts aux jeunes pères, il n’en demeure pas moins que 7 jours devront désor­mais être posés obligatoirement.

Lire aus­si l Congé pater­ni­té : laissez-​les pouponner

Des mili­tantes, jour­na­listes, archi­tectes, scien­ti­fiques récom­pen­sées en 2020

L’année 2020 aura cou­ron­né de nom­breuses femmes dans des domaines très variés.
Avant tout, nous nous réjouis­sons de savoir que la jeune pakis­ta­naise Malala Yousafzai, fer de lance du droit à l’éducation des filles et ambas­sa­drice des Nations Unies, a été diplô­mée d’Oxford à Londres en juin 2020. Un sym­bole magni­fique pour son combat !

Côté prix, c’est une jour­na­liste russe qui a reçu le prix du cou­rage Reporters sans Frontières, Elena Milashina, pour son tra­vail sur les ques­tions poli­tiques en Tchétchénie. Ses articles, notam­ment publiés dans le jour­nal d’opposition russe Novaïa Gazeta, lui valent de nom­breuses menaces, mais qui n’entament en rien le feu qui l'anime.

C’est une pre­mière dans le milieu de l’architecture jusque-​là lar­ge­ment domi­né par des hommes : un duo de femmes a reçu cette année le pres­ti­gieux prix Prisker. Les deux archi­tectes irlan­daises, Shelley McNamara et Yvonne Farrell, 68 et 69 ans, ont été récom­pen­sées pour leur tra­vail tour­né vers la citoyen­ne­té et la trans­mis­sion culturelle. 

C’est éga­le­ment inédit, les lau­réates du prix Nobel de Chimie sont aus­si deux femmes, la Française Emmanuelle Charpentier, et l’Américaine Jennifer A. Doudna, consa­crées en octobre 2020 pour leur inven­tion de ciseaux per­met­tant de modi­fier les gènes. 

En res­tant dans le domaine de la recherche, la com­mu­nau­té scien­ti­fique consacre en cette fin d’année le tra­vail de Katalin Kariko, 65 ans, la bio­chi­miste à l’origine de la théo­ri­sa­tion de l’ARN mes­sa­ger, l’acide ribo­nu­cléique, com­po­sant du nou­veau vac­cin contre la Covid 19. Cette méthode inédite est le fruit d’années de tra­vail dédai­gnés, enfin saluées à leur juste valeur. Le par­cours de cette cher­cheuse, née en Hongrie, et arri­vée dans les années 80 aux Etats-​Unis force le res­pect, de par sa per­sis­tance et sa recon­nais­sance tar­dive. Et appa­rem­ment, Katalin Kariko est fière qu'on parle d'elle jusqu'en France !

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