116 violences faites aux femmes militantes Carole Hamel © Jocelyn Collages pour Causette

Témoignages : des mili­tantes sur le ter­rain, qui ne lâchent rien !

Sans elles, la situa­tion serait bien pire. Rencontre avec ces mili­tantes qui, toute l’année, bataillent sur le ter­rain pour aider les femmes vic­times de vio­lences. Certaines en ont fait leur métier, d’autres sont béné­voles. Mais toutes sont mues par le même élan : pro­té­ger leurs sœurs. Elles nous racontent ce qui les tient, et pour­quoi, tous et toutes ensemble, il ne faut rien lâcher ! 

Lire aus­si : Violences faites aux femmes : le com­bat continue !

116 violences faites aux femmes militantes ma¨te albagly jocelyn collages pour causette
© Jocelyn col­lages pour Causette

Maïté Albagly

Ancienne direc­trice du numé­ro Femmes Violences Info ser­vice, écou­tante du 3919 pen­dant le confinement 

« Le 3919 est une asso que j’admire beau­coup. Pendant le confi­ne­ment, nous rece­vions en moyenne neuf cents appels par jour, soit 40 % de plus que d’ordinaire. Avant tout, on écoute. L’important quand on est écou­tante, c’est de ne jamais être frus­trée. Il faut com­prendre que par­fois, les femmes reviennent auprès de l’agresseur, que ça fait par­tie du par­cours des vic­times. C’est pour ça que toutes nos écou­tantes – vingt et une – sont for­mées et sala­riées. Nous avons aus­si qua­rante ans de connais­sance du réseau mili­tant, ce qui nous per­met d’orienter les femmes vers les assos adé­quates – en cas de viol, de muti­la­tions… Depuis des années, on demande à être plus nom­breuses et que le 3919 soit acces­sible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. L’an der­nier, le Grenelle a encou­ra­gé cette ouver­ture, mais pour ce faire, on ouvre le 3919 au mar­ché public. Cela signi­fie que l’écoute risque d’être mise en concur­rence entre des boîtes pri­vées ! C’est très dan­ge­reux, ça m’inquiète. Ce qui fait chaud au cœur, c’est quand une femme appelle pour la pre­mière fois et arrive à mettre des mots sur son his­toire. Je sens un tel sou­la­ge­ment… C’est la moi­tié du che­min parcouru. » 

116 violences faites aux femmes militantes Sabrina Bellucci © Jocelyn Collages pour Causette
© Jocelyn col­lages pour Causette

Sabrina Bellucci

Directrice de Viaduq-​France Victimes 67, asso­cia­tion qui orga­nise
des ren­contres entre condam­nés et vic­times de vio­lences conjugales

« Les ren­contres entre condam­nés et vic­times se déroulent dans des lieux neutres, avec des per­sonnes qui ne se connaissent pas, sont volon­taires et se voient plu­sieurs fois. Elles y sont pré­pa­rées pen­dant plu­sieurs semaines. Je sou­hai­tais qu’au-delà des dis­po­si­tifs judi­ciaires, la parole des femmes soit enten­due par les per­sonnes concer­nées. Elles peuvent faire prendre conscience aux hommes des consé­quences de leurs actes sur la vie des vic­times, ce qui n’est pas pos­sible dans un tri­bu­nal. Et cela donne du pou­voir aux femmes. Aujourd’hui, il y a des dizaines de dis­po­si­tifs et on a cer­tains moyens (taxis, télé­phones “grand dan­ger”…), mais pas l’organisation adé­quate pour suivre les vic­times. Ce qui me frustre aus­si, c’est que dans les héber­ge­ments d’urgence, per­sonne n’avait pen­sé à don­ner un pack de pre­mière néces­si­té aux femmes qui viennent pour­tant de[…]

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