Mediapart révèle deux nouveaux témoignages de femmes concernant le réalisateur Nicolas Bedos déjà visé par une enquête pour “viol” et “agressions sexuelles”.
La série de Nicolas Bedos est sortie en toute discrétion le 12 octobre. Et pour cause. Mediapart a recueilli de nouveaux témoignages mettant en cause son comportement avec les femmes. Le réalisateur était déjà visé, depuis le 5 juillet, par une enquête préliminaire pour “viol” et “agressions sexuelles”. Il a également été cité à comparaître en février devant le tribunal correctionnel de Paris pour “agression sexuelle en état d’ivresse”, après le dépôt d’une plainte en juin.
Une semaine après cette plainte dénonçant une agression sexuelle, qui serait survenue dans une boîte de nuit parisienne dix jours plus tôt, une nouvelle femme a poussé la porte du commissariat du IIIe arrondissement de Paris, révèle Mediapart.
Cette femme de 32 ans explique au média en ligne qu’elle souhaitait que son histoire “serve à appuyer” le récit de la plaignante et à étayer le comportement selon elle “problématique” de Nicolas Bedos. Elle a dénoncé, lors de son audition par les policiers, une “agression” qui aurait eu lieu le 14 juin 2018, alors qu’elle avait 27 ans, au cours d’une soirée dans un appartement avec des professionnel·les du cinéma.
Durant la soirée, Nicolas Bedos serait venu la voir en lui lançant, “sur un ton condescendant” : “T’es qui toi ?” “J’étais agacée, mais je lui ai répondu poliment, car j’étais là à titre professionnel.” Quelques secondes plus tard, le cinéaste aurait mis “sa main sur [son] ventre”, elle l’aurait repoussé et il aurait répondu : “Oh la la, on peut plus draguer.”
Suivie aux toilettes
Plus tard dans la soirée, alors qu’elle se rendait aux toilettes, elle affirme que le réalisateur l’aurait suivie et aurait tenté de rentrer avec elle. Plus tard encore, il lui aurait “demandé s’il pouvait [l’]embrasser”, ce que la jeune femme dit avoir, de nouveau, refusé.
Une autre femme s’est confiée à Mediapart. Elle raconte avoir rencontré Nicolas Bedos par l’intermédiaire d’une amie en juillet 2010, au festival Calvi on the Rocks, en Corse, lorsqu’elle avait 27 ans. “Il a jeté son dévolu sur moi, c’était une drague très lourde”, se souvient-elle.
D’après les révélations de ce second témoin à Mediapart, de retour à Paris, le réalisateur aurait commencé à la solliciter “de manière oppressante”, alternant, selon elle, “supplications” et “humiliations”. “Il me priait de lui accorder un rendez-vous et quand je refusais ou que je ne répondais pas, il me faisait comprendre que je n’étais personne, affirme-t-elle. C’était quelqu’un que je trouvais menaçant. Je me sentais harcelée”, explique-t-elle.
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