boy in black hoodie sitting on chair
© Taylor Flowe

Éducation à la sexua­li­té : Le Planning fami­lial, SOS Homophobie et Sidaction attaquent l'État en justice

Les trois asso­cia­tions doivent sai­sir le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Paris ce jeu­di afin de deman­der « l’application pleine et entière de la loi de 2001 », soit au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexua­li­té et à la vie affec­tive dans les écoles, col­lèges et lycées.

« L’État ne fait pas ses devoirs. » Trois asso­cia­tions, le Planning fami­lial, SOS Homophobie et Sidaction ont déci­dé d’attaquer l’État en jus­tice, ce jeu­di, concer­nant le fait que les trois cours annuels d'éducation sexuelle et affec­tive sont peu ou pas don­nés, rap­porte Le Parisien.

Les trois asso­cia­tions devaient sai­sir le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Paris ce jeu­di afin de deman­der « l’application pleine et entière de la loi de 2001 », dite loi Aubry, soit au moins trois séances annuelles d’éducation à la sexua­li­té et à la vie affec­tive dans les écoles, col­lèges et lycées. Elles sou­haitent faire recon­naître la res­pon­sa­bi­li­té de l’État dans le défaut de mise en œuvre de la loi, et le contraindre à prendre toute mesure utile afin de res­pec­ter ses obli­ga­tions légales. Elles veulent, enfin, obte­nir répa­ra­tion du pré­ju­dice moral subi pour l’entrave à l’accomplissement de leurs missions.

À lire aus­si I Éducation à la sexua­li­té : 60% des parents ignorent que les séances étaient obligatoires

« Cela fait plus de vingt ans qu’il existe une loi, pour­tant nous consta­tons qu’elle n’est pas mise en place, indique Sarah Durocher, la pré­si­dente du Planning fami­lial, au quo­ti­dien. Ces cours sont pour­tant un levier essen­tiel pour lut­ter contre les dis­cri­mi­na­tions, le har­cè­le­ment, les LGBTphobies, les vio­lences sexistes et sexuelles, ain­si que pour pro­mou­voir ou amé­lio­rer la san­té sexuelle et repro­duc­tive des jeunes. C’est pour­quoi nous avons déci­dé de sai­sir la jus­tice. Nous vou­lons créer un élec­tro­choc. »

Relancer la lutte contre les sté­réo­types de genre

En sep­tembre, il avait été annon­cé que le ministre de l'Éducation natio­nale Pap Ndiaye et la ministre char­gée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Isabelle Rome avaient com­men­cé à tra­vailler ensemble pour relan­cer, dès le plus jeune âge, la dif­fi­cile lutte contre les sté­réo­types de genre dans l'éducation, à tra­vers la bonne appli­ca­tion de la loi Aubry. L'objectif était de réunir les professeur·es, les parents, les élu·es locau·les et tou·tes les acteur·trices concerné·es, afin de lan­cer une concer­ta­tion pour prendre le temps de dis­cu­ter du sujet et le mettre en œuvre à la ren­trée 2023.

À lire aus­si I Éducation : le gou­ver­ne­ment sou­haite ren­for­cer la lutte contre les sté­réo­types de genre à l'école

La lutte contre les sté­réo­types de genre à l'école est déli­cate. Entre 2013 et 2014, Najat Vallaud-​Belkacem, alors ministre des Droits des femmes, avait lan­cé l'expérimentation dans plu­sieurs cen­taines de classes des ABCD de l'égalité, afin de lut­ter contre le sexisme et les sté­réo­types de genre. Ces outils péda­go­giques avaient ren­con­tré une forte contes­ta­tion de mou­ve­ments poli­tiques et de militant·es de droite et d'extrême-droite, cri­ti­quant ce qui s'apparentait selon eux·elles à une dif­fu­sion des « théo­ries de genre » à l'école. Malgré un rap­port posi­tif de l'Inspection géné­rale de l'Éducation natio­nale, l'expérimentation avait tour­né court, rem­pla­cée par une for­ma­tion ini­tiale et conti­nue des enseignant·es sur l'égalité filles-​garçons et la remise d'une mal­lette péda­go­gique aux 320 000 ensei­gnants du primaire.

Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a récem­ment appe­lé à redou­bler d'efforts pour inté­grer la lutte contre le sexisme à l'école. Dans une note de vigi­lance, publiée le 31 août der­nier, le HCE exhor­tait le gou­ver­ne­ment à éta­blir « un plan d’urgence de l’égalité à l’école », affir­mant alors qu'il était néces­saire que les pou­voirs publics fassent de l’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes « une prio­ri­té abso­lue ». C'est donc pour « rattrap[er] les man­que­ments de l’État dans l’éducation à la sexua­li­té » que ces trois asso­cia­tions se sont lan­cées dans la bataille, conclut Sidaction auprès du Parisien.

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.