Sida coupure cellule
© Diane Serik / Unsplash

Sida : une équipe de scien­ti­fiques par­vient à extraire le virus de cel­lules infectées

Lors d’une conférence médicale, une équipe de l’université d’Amsterdam a annoncé avoir réussi à extraire le virus du VIH de cellules infectées, à l’aide des ciseaux moléculaires Crispr. Une étape qui nourrit l’espoir prudent d’un jour guérir la maladie, alors que le Sidaction fête ses 30 ans.

Il ne s’agit pour l’heure que d’une “preuve de faisabilité”. Cette semaine, en amont du European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (conférence médicale annuelle qui se tient à Barcelone), une équipe de chercheur·euses de l’université d’Amsterdam a annoncé être parvenue à extraire le virus du VIH de cellules infectées. Une avancée scientifique réalisée à l’aide des ciseaux moléculaires Crispr – dont les inventrices Jennifer Doudna et la Française Emmanuelle Charpentier ont été récompensées du prix Nobel de Sciences – et qui ravive l’espoir de parvenir un jour à un traitement pour guérir la maladie. Le sida est le stade le plus avancé de l’infection au VIH. Le développement de cette dernière est endigué par les traitements, mais le virus ne peut actuellement pas être éradiqué.

Découpage et optimisme prudent

La technologie Crispr agit au niveau moléculaire comme des ciseaux, qui viennent “couper” dans les parties infectées de l’ADN. Un découpage qui devra encore être analysé pour “démontrer que les résultats de ces essais cellulaires peuvent être appliqués à l’ensemble de l’organisme en vue d’une future thérapie”, explique à la BBC le Docteur James Dixon, professeur associé en technologies des cellules souches et de la thérapie génique à l’université de Nottingham. Il présente également des risques, élabore dans Libération Marie-Christine Birling, cheffe du service Ingénierie génétique et édition du génome à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire : “Le danger principal est de créer des oncogènes, c’est-à-dire des gènes causatifs de cancer : la cellule se met à se diviser de manière inconsidérée parce que l’équilibre de son gène a été altéré.”

Lire aussi I Un·e Français·e sur deux ignore qu’une personne séropositive qui suit correctement son traitement ne transmet pas la maladie

Autant de réserves qui appellent à un optimisme prudent concernant cette nouvelle avancée dans la lutte contre le VIH. En 2020 déjà, il avait été rapporté que des patient·es atteint·es du sida avait été “guéri·es”, après qu’un traitement agressif contre le cancer a éliminé certaines de leurs cellules infectées.Une thérapie qui ne saurait cependant être recommandée uniquement dans le cadre d’un traitement contre le VIH.

Pour l’heure, l’étude de cette équipe néerlandaise – qui “n’a pour le moment pas été publiée” avertit encore dans le quotidien Marie-Christine Birling – démontre du moins l’avancée constante des recherches pour éradiquer le VIH. Hasard du calendrier, le Sidaction fête ce week-end ses 30 ans. En 2023, les dons à l’association ont permis de soutenir quarante-cinq projets en “recherche fondamentale, clinique et sociale”, affirme le Sidaction, qui souligne sur son site : “Nous ne pouvons pas arrêter le combat maintenant. Pour y parvenir, il est primordial de continuer de financer la recherche [...]. Le combat ne s’arrêtera pas tant que le VIH/sida sera là.”

Lire aussi I Lutte contre le sida : l'invisibilisation des lesbiennes d'hier à aujourd'hui

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.