Quitter Téhéran à neuf ans, Naïri Nahapétian a dû le faire. Alors que le régime des mollahs est en place depuis un an, cette jeune fille s'exile à Paris avec sa mère, laissant derrière elle son père et ses souvenirs. Des années plus tard, elle revient sur cette douloureuse étape, sa vie en France et ses allers-retours en Iran. Un témoignage puissant publié aux éditions Bayard début avril.

L'écrivaine de romans policiers Naïri Nahapétian compte maintenant parmi les autrices d'autobiographie. Avec son récit Quitter Téhéran, publié aux éditions Bayard le 5 avril, elle raconte comment en 1980, après la révolution islamique d'Iran et alors qu'elle n'a que neuf ans, elle a dû quitter sa terre natale avec sa mère pour trouver refuge à Paris. Un exil qui les sépare de leur famille, de leurs amis, et de leur communauté arménienne, une des minorités ethniques du pays. Aujourd'hui Française, celle qui officie aussi en tant que journaliste à Alternatives Économiques, revient, avec ce texte personnel, sur son pays d'origine, sa culture, son enfance, son adolescence, sa vie de maman et son métier. C'est en fait en enquêtrice qu'elle écrit aujourd'hui cette autobiographie, avec une question : pourquoi son père a‑t-il été bloqué en Iran ? Entretien.
Causette : Dès le prologue de votre livre, vous évoquez cette dépression qui vous a touchée en 2018 et qui vous amène à revenir sur votre propre histoire. Est-ce de là qu’est né le besoin d’écrire ce livre ?
Naïri Nahapétian : Avant ma dépression, je cumulais des fragments autobiographiques, anciens pour certains.[…]