L’Académie des César annonce qu’elle écartera de la cérémonie de 2023 toute personne mise en cause par la justice « pour des faits de violence » mais elles pourront être nommées et récompensées.
Deux ans après la récompense attribuée au réalisateur Roman Polanski accusé de viols, l’Académie des César veut éviter une nouvelle polémique, alors que l’acteur Sofiane Bennacer, premier rôle du film Les Amandiers, a été mis en examen pour « viols et violences sur conjoint » fin novembre.
« Par respect pour les victimes (même présumées en cas de mise en examen ou de condamnation non-définitive), il a été décidé de ne pas mettre en lumière des personnes qui seraient mises en cause par la justice pour des faits de violence », a annoncé l’Académie lundi 2 janvier dans un communiqué.
Concrètement, si un·e des nommé·es est mis·e en examen ou condamné·e pour des faits de violence, notamment à caractère sexuel ou sexiste, il·elle ne pourra pas être invité·e à la cérémonie du 24 février, ni à aucun des événements qui lui sont associés. « Cette mise en retrait exclura également toute prise de parole lors de ces mêmes événements, y compris si un César devait lui être attribué à l’issue du second tour de vote », poursuit l’Académie dans son communiqué. En clair, une personne mise en examen ne pourra pas se rendre à la cérémonie, mais pourra tout à fait être nommée et être récompensée.
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La décision de l’Académie a été prise plus d’un mois après les révélations sur l’acteur Sofiane Bennacer, qui n’est pas nommé dans le communiqué de l’Académie. Celui qui tenait dans Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi, son premier grand rôle au cinéma, avait été retenu dans la liste des Révélations 2023 des Césars, avant d’en être sorti fin novembre quand les poursuites judiciaires à son encontre ont été rendues publiques.
L’Académie des Césars avait dans la foulée envisagé de modifier son règlement. Des travaux auront lieu en ce sens au premier semestre 2023, « face à l’ampleur et la complexité de ces questions, d’un point de vue moral et juridique », souligne l’Académie.
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