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Maisons fis­su­rées : qui paie­ra la facture ?

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Début avril, l'Assemblée natio­nale a adop­té une pro­po­si­tion de loi por­tée par Sandrine Rousseau (EELV) et visant à mieux indem­ni­ser les pro­prié­taires de biens immo­bi­liers tou­chés par un phé­no­mène qui risque de s’amplifier dans les années à venir.

Sur 19,4 mil­lions de mai­sons indi­vi­duelles en France, 10,5 mil­lions se trouvent sur
des zones d’exposition moyenne ou forte au phé­no­mène de retrait-​gonflement des argiles (RGA). Traduction : les sols argi­leux se gonflent quand il pleut et se rétractent en période de séche­resse. Il en résulte des mou­ve­ments du sol cau­sant des fis­sures dans les mai­sons, phé­no­mène de plus en plus fré­quent en rai­son du dérè­gle­ment cli­ma­tique. C’est le cas pour Mohamed Benyahia, pré­sident de l’association Urgence mai­sons fis­su­rées. Sa demeure de Neuville-​sur-​Sarthe affiche une large fis­sure. L’homme a même dû ins­tal­ler une barre métal­lique per­met­tant de sou­te­nir la façade. 

Il prend donc comme une bonne nou­velle l’adoption par l’Assemblée natio­nale, le 6 avril der­nier, d’une pro­po­si­tion de loi visant à mieux indem­ni­ser les pro­prié­taires de biens immo­bi­liers tou­chés par un phé­no­mène qui risque de s’amplifier dans les années à venir. « Avec cette loi, il s’agit de voir com­ment pro­té­ger les gens face au réchauf­fe­ment cli­ma­tique, éclaire la dépu­tée Europe Ecologie Les Verts Sandrine Rousseau, rap­por­teuse du texte. Ces per­sonnes ont tra­vaillé toute leur vie pour payer leur mai­son qui ne vaut ensuite plus rien. L’État doit jouer un rôle social et pro­tec­teur. »

Pour Mohamed Benyahia, « la pro­po­si­tion est assez com­plète et a per­mis de vrai­ment ren­trer dans le sujet ». Et de se réjouir des avan­cées qu’elle per­met par­mi les­quelles « l’état de catas­trophe natu­relle consta­té dès que l’indicateur d’humidité des sols pré­sente une durée de retour1 égale ou supé­rieure à dix ans [contre 25 ans aujourd’hui, ndlr], la prise en compte de l’aggravation des fis­sures, la cer­ti­fi­ca­tion des experts ain­si que des entre­prises pour les tra­vaux de répa­ra­tion, la pos­si­bi­li­té de l’utilisation de l’indemnité pour ache­ter ou construire un nou­veau bien… ».

Sur 177 votant·es, le texte a recueilli le suf­frage de 115 député·es. « Il faut désor­mais le mettre à l’ordre du jour du Sénat », explique Sandrine Rousseau, mais pas sûr qu’un cré­neau soit dis­po­nible d’ici la fin de la ses­sion par­le­men­taire. « Sinon, nous uti­li­se­rons la niche par­le­men­taire éco­lo l’année pro­chaine. » Le texte repas­se­ra ensuite devant l’Assemblée natio­nale. À suivre, donc.

  1. La fré­quence sta­tis­tique de répé­ti­tion entre deux phé­no­mènes d’une même inten­si­té.[]
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