Selon un rapport de l'ONG Global Witness publié ce mercredi,177 défenseur·euses de l’environnement ont été assassiné·es dans le monde. La plupart en Amérique latine, notamment en Colombie.
Selon un rapport de l'ONG Global Witness publié ce mercredi, 177 défenseur·euses de l’environnement ont été assassiné·es dans le monde, soit une personne tuée tous les deux jours. L’année précédente ce chiffre s’élevait à 200 personnes. Malgré une légère baisse, les chiffres restent accablants : en dix ans, entre 2012 et 2022, près de 2000 activistes ont été tué·es.
D’après les informations de l’ONG, l’Amérique latine est la région du monde la plus dangereuse pour les défenseur·euses de la terre et de l’environnement : près de 9 meurtres sur 10 enregistrés en 2022 se sont produits là-bas. Plus d’un tiers de ces assassinats se sont produits en Colombie. C’est plus que certains pays voisins comme le Brésil (34 meurtres), le Mexique (31 meurtres) et le Honduras (14 meurtres). Aux Philippines, 11 activistes ont été tué·es.
Les peuples autochtones sont les plus visés
Les peuples autochtones sont les plus ciblés par des attaques mortelles. En effet, parmi les victimes enregistrées en 2022, 36% des activistes assassiné·es étaient des autochtones et 7% étaient des afrodescendant·es. RFI estime que les chiffres concernant l’Afrique sont peut-être sous-estimés. « En Amérique latine, on a une société civile forte et qui informe. On a aussi des médias qui font un travail de documentation qui n'existe pas en Afrique », a indiqué ce mercredi Laura Furones, conseillère principale de la campagne des défenseurs de la terre et de l’environnement à RFI. « Entre 2012 et 2022, au moins 72 défenseurs ont été tués en RDC, et la plupart de ces meurtres sont liés à des conflits fonciers ou au braconnage, et ils ont souvent lieu dans des réserves naturelles » a‑t-elle ajouté.
Malgré les nombreux meurtres, très peu d’auteurs sont traduits en justice, comme l’explique Shruti Suresh, codirectrice des campagnes par intérim au sein de l’ONG Global Witness, dans le rapport : « Depuis trop longtemps, les auteurs d’attaques meurtrières à l’encontre des défenseurs échappent à toute sanction. […] Les gouvernements mondiaux doivent agir de toute urgence face aux meurtres insensés des défenseurs de notre planète et de la protection de ses écosystèmes les plus précieux qui jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l’urgence climatique. »
L’ONG a publié la liste des prénoms des 177 victimes pour leur rendre hommage et honorer leur combat.
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