La coalition d’associations La déroute des routes réagit à la grève de la soif de plusieurs militants et à la mobilisation contre le projet d’autoroute A69 (Toulouse-Castres).
La préfecture du Tarn a annoncé mardi 10 octobre, dans un communiqué, la suspension des travaux de défrichement dans le cadre du projet autoroutier A69 jusqu’au vendredi 13 octobre, mettant en pause la grève de la soif entamée par trois militants écologistes. Thomas Brail, qui était juché sur un arbre face au ministère de la Transition énergétique, à Paris, faisait la grève de la faim depuis trente-huit jours lorsqu’il a entamé une grève de la soif, lundi 9 octobre. Ce dernier a fait un malaise, ce mardi, et été transporté à l’hôpital. À ses côtés, deux militants, Reva et Celik, avaient également entamé une grève de la soif après avoir cessé de s’alimenter depuis un mois environ. Sur X (ex-Twitter), on se félicite, mais la prudence est de mise, les opposant·es au projet demandant au gouvernement de l’abandonner entièrement.
“Un projet entièrement mis au profit de l’économie de la logistique”
Le collectif La voie est libre s’oppose au projet d’autoroute A69 reliant Castres à Toulouse, dont les travaux ont débuté en mars 2023 : il fait partie de la coalition La déroute des routes. Ses porte-parole se sont exprimé·es dans Causette à ce sujet : “Nous demandons un moratoire sur tous les projets routiers et autoroutiers : l’A69, comme les autres, doit être stoppée. L’A69 est un projet autoroutier de grande ampleur, avec un impact très fort sur l’environnement, beaucoup d’opposition locale depuis longtemps et avec plein d’alternatives possibles qui permettraient de répondre aux besoins de mobilité et d’accessibilité financière pour les habitants. Il existe des solutions faciles à mettre en place : sécuriser la route existante, ou encore se reporter sur le chemin de fer qui existe (la cadence des trains pourrait augmenter, par exemple). Le collectif La voie est libre propose des solutions alternatives depuis des années. C’est un projet qui n’est pas pensé pour répondre aux vrais besoins des habitants, mais pour faire circuler plus facilement plein de camions, donc plus de marchandises. C’est un projet entièrement mis au profit de l’économie de la logistique. On est sidérés de constater l’entêtement des autorités et de l’État à poursuivre ce chantier alors qu’il va à l’encontre de tous les choix rationnels qui devraient être faits politiquement aujourd’hui.
"Des personnes sont prêtes à mettre leur vie en jeu"
La grève de la faim et de la soif entamée par Thomas Brail et d’autres militants est un mode d’action assez lourd, il va y avoir des impacts très graves sur leur santé. Nous, on soutient leur combat. Là, on arrive à un moment où la situation est tellement grave, ce projet si anachronique que des personnes sont prêtes à mettre leur vie et leur santé en jeu. C’est triste, ça nous met en colère et cela illustre très bien ce qui se passe avec ces projets routiers dont on dit qu’ils sont démocratiques, alors que les oppositions ne sont pas entendues. Malgré tout, ce projet continue inexorablement.”