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Corinne Diacre. ©Capture écran FFF

L’entraîneuse des Bleues Corinne Diacre écar­tée par la Fédération fran­çaise de football

Le comi­té exé­cu­tif de la Fédération fran­çaise de foot­ball a déci­dé d’écarter Corinne Diacre ce jeu­di 9 mars.

Elle n’aura sur­vé­cu ni à la démis­sion de Noël Le Graët, ni sur­tout au retrait de cinq joueuses de l’équipe de France dont la capi­taine Wendie Renard. Corinne Diacre, entraî­neuse des Bleues, a été licen­ciée ce jeu­di par le comi­té exé­cu­tif de la Fédération fran­çaise de foo­ball (FFF) a annon­cé L’Équipe ce jeu­di midi. À la tête de l’équipe de France depuis 2017, elle était sous contrat jusqu’aux Jeux olym­piques de Paris 2024. Selon ses proches, Corinne Diacre s’attendait à être débar­quée mais n’envisageait pas de démis­sion­ner. Un groupe de tra­vail doit désor­mais pro­po­ser un·e nouveau·elle sélectionneur·euse.

À cinq mois de la Coupe du monde fémi­nine de Football, il sem­blait dif­fi­cile d’aborder la com­pé­ti­tion dans cette confi­gu­ra­tion, tant l’équipe de France fémi­nine est secouée par une crise interne. Le 24 février der­nier, la capi­taine des Bleues, Wendie Renard, cla­quait la porte de l’équipe entraî­nant dans son sillage deux autres poids lourds de l’équipe de France, les atta­quantes Kadidiatou Diani et Marie-​Antoinette Katoto. C’était ensuite au tour des joueuses tri­co­lores Perle Morroni et Griedge Mbock de prendre la tan­gente. Sur Twitter, Wendie Renard avait jus­ti­fié sa déci­sion en expli­quant qu’elle ne pou­vait « plus cau­tion­ner le sys­tème actuel, bien loin des exi­gences requises par le plus haut niveau ». Sans la nom­mer, l’ex-capitaine met­tait en cause clai­re­ment le mana­ge­ment de sa sélectionneuse. 

Lire aus­si I Football fémi­nin : dénon­çant le mana­ge­ment de la FFF, trois joueuses claquent la porte des Bleues

Il faut dire qu’au sein des Bleues, Corinne Diacre ne fai­sait plus l’unanimité depuis long­temps. En 2020, la gar­dienne de l’équipe de France Sarah Bouhaddi annon­çait son retrait en cri­ti­quant le cli­mat « très néga­tif » ins­tau­ré, selon elle, par l’entraîneuse. Certaines de ces déci­sions étaient notam­ment dis­cu­tées, comme ses choix d’écarter des joueuses impor­tantes à l'instar de la buteuse Eugénie Le Sommer ou encore la milieu de ter­rain Amandine Henry. Dans une inter­view à Canal +, cette der­nière avait affir­mé avoir vu « des filles pleu­rer dans leur chambre » pen­dant le mon­dial 2019. 

Lire aus­si I FFF : les agis­se­ments de Noël Le Graët « ont pu por­ter atteinte à la digni­té des vic­times » selon le rap­port d'inspection

En réa­li­té, dès sa nomi­na­tion en 2017, l’ex-coach de l’équipe mas­cu­line de Clermond avait sus­ci­té la polé­mique en reti­rant le bras­sard de capi­taine à Wendie Renard. « Tant que je serai en poste, Renard ne sera plus capi­taine », décla­rait alors la sélec­tion­neuse, sans jus­ti­fier son choix, avant de se ravi­ser en 2021, concé­dant « une bêtise ».

Le retrait des joueuses a pré­ci­pi­té la sor­tie de Corinne Diacre tout comme la démis­sion du pré­sident de la FFF Noël Le Graët le 28 février. C’est d’ailleurs ce der­nier qui avait pro­lon­gé l’entraîneuse à la tête des Bleues jusqu’en 2024 et l’avait défen­due en per­sonne lors de son der­nier comi­té exé­cu­tif. « Corinne n'a pas per­du tant de matchs que cela (8, en 72 ren­contres). Elle ne fait pas pire en tout cas que cer­tains hommes qui étaient là avant elle. Elle a connu trois défaites depuis la Coupe du monde 2019 où on a été éli­mi­né par les États-​Unis », avait-​il déclaré. 

La veille de son limo­geage, Corinne Diacre se disait vic­time d'une « opé­ra­tion de désta­bi­li­sa­tion » et « plei­ne­ment déter­mi­née à mener [sa] mis­sion » jusqu'à la fin de la Coupe du monde dans un com­mu­ni­qué de presse envoyé à l'Agence France presse, rap­porte L'Équipe.

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