Ce samedi 23 juillet, à l’issue d’un match frustrant pour les Bleues et de nombreuses occasions manquées, la France élimine finalement les Néerlandaises (1−0 a.p.), championnes d’Europe en titre, et rejoint les demi-finales pour la première fois depuis 2012.
Elles l’ont fait. Après dix années de la fameuse malédiction qui les tenait éloignées du carré final d’une grande compétition depuis les JO de 2012, les Bleues décrochent enfin une place en demi-finales. Le match s’est tenu au New York Stadium de Rotherham ce samedi 23 juillet contre les Néerlandaises, tenantes du titre depuis l’Euro 2017 et vice-championnes du monde. Les Françaises leur ont malgré tout tenu tête en les battant 1–0 après un penalty obtenu dans les prolongations.
Après avoir dominé un match intense face aux Pays-Bas (33 tirs contre 9), les joueuses de Corinne Diacre ont finalement arraché la victoire au bout de la 102e minute en prolongation, grâce à un penalty rentré par Ève Perisset, après une faute obtenue par la joueuse Kadidiatou Diani dans la surface. C’est la latérale droite qui a tiré ce penalty, à la place de l’habituelle défenseuse Wendie Renard. La raison : une majorité des joueuses néerlandaises évoluent, comme Wendie Renard, au sein de l’Olympique Lyonnais et étaient donc plus susceptibles de savoir où la capitaine allait viser son tir.
Jusqu’ici, les Françaises ne parvenaient pas à ouvrir le score, malgré une large domination en première mi-temps et une attaque maîtrisée, faisant face à la performance extraordinaire de la gardienne néerlandaise Daphne Van Domselaar : 11 arrêts effectués sur le match, le plus haut score sur une rencontre de l'Euro 2022. Une défense néerlandaise en bloc, jusqu'au niveau des cages, qui a d’ailleurs valu plusieurs tweets ironiques.
Devant les 5,1 millions de téléspectateur·rices, les Françaises ont proposé un jeu sérieux et inspiré offensivement, et si elles ont tardé à faire la différence, « la victoire ce soir est largement méritée », a savouré l’entraîneure Corinne Diacre sur TF1 à l’issue du match. « C’est du soulagement, de la fierté. On a beaucoup entendu que la France n’avait pas passé les quarts de finale depuis longtemps. Aujourd’hui, on a remis les pendules à l’heure. La France a franchi un premier cap après ce match et il faut le retenir », a rappelé la jeune attaquante Melvine Malard, propulsée titulaire en l’absence de la blessée Marie-Antoinette Katoto.
La jeune joueuse de l’Olympique Lyonnais (OL), Selma Bacha, a offert une prestation de haute volée, rentrée à la 62e minute, qui lui a valu d’être élue joueuse du match grâce à l’intensité de son jeu et à sa contribution pour faire sauter le verrou néerlandais. « Je n'ai pas les mots, c'est ma première compétition internationale, ça fait très très longtemps qu'on n'a pas atteint les demi-finales et je suis très heureuse de faire partie de cette équipe », a‑t-elle lancé au micro de TF1 après le coup de sifflet final.
Si les joueuses ont célébré leur victoire dans l’euphorie, elles vont s’attaquer à un gros morceau pour les demi-finales. Elles affronteront l’Allemagne ce mercredi 27 juillet, pour la première fois au stade de Milton Keynes et non plus à Rotherham, au lendemain de la première affiche entre l’Angleterre et la Suède. Les Bleues partent avec un désavantage : elles auront 48h de repos en moins que leurs adversaires allemandes. « Il va falloir bien récupérer maintenant et basculer très vite sur cette demi-finale, a indiqué l’attaquante Clara Mateo à la fin du match. Mais peu importe le statut de l’Allemagne, tout est possible. On ira là-bas avec nos armes et on donnera tout. » L’épreuve sera en effet de taille face à une Allemagne détentrice du record de victoires à l’Euro. « On s’attend à un match difficile, a ajouté la milieu de terrain Sandie Toletti. Elles n’ont pas pris de but. C’est une équipe physique qui joue bien au ballon. Ça va être un gros match. On va se préparer au mieux pour les affronter. »