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Equipe de foot nationale anglaise lors de la Coupe du monde féminine 2019 © Wikimedia Commons

Euro fémi­nin 2022 : les Anglaises ne sou­haitent plus jouer avec leurs shorts blancs à cause de leurs menstruations

Au len­de­main du coup d’envoi de l’Euro fémi­nin 2022, les foot­bal­leuses anglaises ont deman­dé à Nike, leur équi­pe­men­tier offi­ciel, de ne plus leur livrer de shorts blancs en rai­son de l’inconfort lié à leurs règles.

Le mer­cre­di 6 juillet, le coup d’envoi de l’Euro fémi­nin 2022 était lan­cé avec le match d’ouverture oppo­sant les Anglaises aux Autrichiennes, dans le stade bon­dé d’Old Trafford. Une belle entrée en lice puisque les Lionesses se sont impo­sées 1 à 0 face à l’Autriche. Pourtant, les joueuses ne se sont pas tota­le­ment réjouies. Pour cause, elles enjoignent aujourd’hui, jeu­di 7 juillet, de chan­ger la cou­leur de leurs shorts pour les matchs à domi­cile, de cou­leur blanche. Elles craignent en effet que les tâches de sang rouge cau­sées par leurs règles soient d’autant plus visibles. Mais sur­tout, elles s’inquiètent de l’impact d’une telle pré­oc­cu­pa­tion sur leur per­for­mance et sur le terrain.

L’héroïne du match de la veille et buteuse déci­sive de ce face à face, Beth Mead, a confir­mé au Telegraph que des dis­cus­sions ont été ini­tiées avec l’équipementier offi­ciel de la Fédération anglaise de foot­ball, Nike. « J'espère qu'ils vont chan­ger cela, a‑t-​elle indi­qué. C'est très sym­pa d'avoir une tenue toute blanche mais par­fois ce n'est pas pra­tique en période de règles. Nous nous débrouillons du mieux que nous pou­vons. Nous en avons dis­cu­té en équipe et nous en avons fait part à Nike. » Le choix de la cou­leur de rem­pla­ce­ment importe peu pour l’attaquante d’Arsenal. « Je suis assez ouverte, je suis assez tran­quille pour être hon­nête. Tant que je joue pour mon pays, ce que je porte a peu d’importance. » 

Mais toutes ses coéqui­pières ne sont pas aus­si caté­go­riques, à l’instar de la milieu de ter­rain, Georgia Stanway. « C’est dif­fi­cile, parce que nous asso­cions l’Angleterre au blanc. Le maillot domi­cile est assez incroyable, il est vrai­ment joli », a‑t-​elle esti­mé. En effet, la tra­di­tion de l’ensemble blanc pour repré­sen­ter l’Angleterre est ico­nique. Modifier la cou­leur de leur short ne relève pas d'une déci­sion légère. « Je pense que l'année pro­chaine, il y aura poten­tiel­le­ment un chan­ge­ment de cou­leur. Je pense que c'est dif­fi­cile, car une fois que tu es sur le ter­rain, plus rien d'autre n'a d'importance, confie Georgia Stanway. Quand l'adrénaline monte, tu peux être nue et per­sonne ne s'en sou­cie­ra. C'est ce qui arrive quand tu es sur le ter­rain, tu oublies tout. »

Un débat aus­si dans le tennis

La ques­tion de l’ensemble spor­tif blanc ne se limite pas qu’au monde du foot­ball, on la retrouve aus­si jusque dans les allées de Wimbledon, le fameux tour­noi de ten­nis se tenant au sud de Londres, du 27 juin au 10 juillet. Là-​bas, on ne déroge pas à la règle ances­trale du dress code blanc, ins­tau­ré dès sa créa­tion en 1877, pour les hommes et les femmes. « Je pense que cer­taines tra­di­tions pour­raient être modi­fiées », a assu­ré la célèbre joueuse de ten­nis Alicia Barnett, com­pé­ti­trice à Wimbledon jusqu’au 11 juillet. La star bri­tan­nique s’est confiée quant au stress de devoir por­ter du blanc en période de règle. « Pendant les pré-​qualifications, j'avais mes règles et les pre­miers jours ont été très lourds, j'étais un peu stres­sée à ce sujet. Je pense qu'avoir ses règles sur le cir­cuit est déjà assez dif­fi­cile, mais por­ter du blanc n'aide pas », a‑t-​elle décla­ré, selon The Independent

Lire aus­si : Bilan : les com­bats extra-​sportifs des ath­lètes femmes aux Jeux olym­piques de Tokyo

Des règles et des dou­leurs mens­truelles qui affectent direc­te­ment la per­for­mance sur le court de ten­nis : la ten­nis­wo­man a décrit des ten­dons qui se relâchent, beau­coup de fatigue, une coor­di­na­tion plus dif­fi­cile, un sen­ti­ment de déprime et de démo­ti­va­tion, pour­tant cru­ciale pour jouer. Alicia Barnett est pour­tant plei­ne­ment consciente du devoir de cet usage, et a garan­ti que les joueuses s’y sont habi­tuées depuis long­temps, même si « ça reste dif­fi­cile pour cer­taines joueuses ». Peut-​être que d’ici quelques années, le confort des ath­lètes, néces­saire pour assu­rer de meilleures per­for­mances, l’emportera sur le poids des traditions. 

Lire aus­si : Justaucorps inté­gral et fin de l’hypersexualisation des femmes en gym­nas­tique : geste fort ou faux débat ?

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