Dans une lettre ouverte à Anne Hidalgo consultée par Causette, une vingtaine de militant·es et d'intellectuel·les indiquent souhaiter que le portrait de la journaliste russe Marina Ovsyannikova, récemment mise en examen, soit affiché sur la façade de l'Hôtel de Ville de Paris.
Un peu plus d'une semaine après la mise en examen de la journaliste russe Marina Ovsyannikova, connue pour avoir interrompu le journal d'une chaîne de télévision avec une affiche contre la guerre en Ukraine, une vingtaine de militant·es et intellectuel·les français·es demandent ce jeudi, dans une lettre ouverte à Anne Hidalgo consultée par Causette, que son portrait soit installé sur la façade de l'Hôtel de Ville de Paris.
« Nous savons dans quelles conditions d’arbitraire se déroulent les procès dans la Russie de Poutine. Madame la maire, nous vous demandons d’afficher le portrait de Marina Ovsyannikova sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris, comme vous l'avez fait pour d'autres personnes persécutées », écrivent la photographe Catherine Deudon et l'historienne Florence Montreynaud dans ce courrier, également co-signé par la présidente de l'association Chiennes de garde Marie-Noëlle Bas, celle de la Ligue du droit des femmes Anne Zelensky et l'historien Benjamin Stora.
Accusée de diffuser de « fausses informations » sur l'armée
Marina Ovsyannikova a été mise en examen le 10 août pour « diffusion de fausses informations » sur l'armée. Elle encourt « jusqu'à dix ans de prison », a précisé son avocat Dmitri Zakhvatov à Franceinfo, en raison de l'article 207.3 du Code pénal, introduit après le début du conflit, et qui criminalise la « diffusion publique de fausses informations délibérées sur le déploiement des forces armées russes », indique l'ONG Human Rights Watch.
La journaliste et productrice russe est devenue mondialement célèbre mi-mars pour avoir surgi en plein journal du jour sur le plateau de Pervy Kanal, une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait, avec une pancarte critiquant l’offensive en Ukraine et la propagande des médias contrôlés par le pouvoir. Interpellée dans la foulée, elle avait été relâchée le 15 mars avec une amende de 30.000 roubles (243 euros) à payer.